Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Le site...

Campitello est une petite commune située à 42 Km de Bastia. Quarante-deux kilomètres la séparent de cette ville, dont trente de voie ferrée et le reste d’une route monstrueuses, peu entretenue, sillonnée d’ornières, comme partout ailleurs en Corse, mais toutefois carrossable

Chef-lieu du Canton auquel il a donné son nom, à cause de sa situation topographique. Campitello est sous le rapport ecclésiastique, une des six succursales du doyenné de Bigorno. Il est cependant le siège de la Justice de Paix. Il possède un bureau de Poste, le téléphone, le télégraphe, l’électricité, un service quotidien de voiture : cabriolet, auto, etc...

Échelonnés sur un versant de montagne, à gauche du Golo, à une altitude de quatre cent trente trois mètres du niveau de la mer, trois groupes de bâtiments : Bagnole, Progliolo, et Panicale forment un triangle autour d’un clocher :

C’est Campitello.

Une étroite vallée, arrosée par un torrent, le Casalèse, recouverte de châtaigniers, d’oliviers, de chênes verts et chênes liège, de mûriers, d’arbres fruitiers; tapissée de vergers, de jardins et de riantes prairies, forme toute la richesse d’une pauvre, mais laborieuse population.
Une dizaine de coteaux, dont quelques- uns boisés, d’autres couverts de maquis, de gazon et même de vigne, sont circulairement disposés par étages, tout le long de la vallée, du sommet de la montagne, à la plaine, l’encadrant magnifiquement comme dans un riant tableau.
Monseigneur BAURON écrivait dans un article « Une visite à Campitello », paru en tête de la Revue Mariale de Lyon, le 22 Mars 1907 : « En quelques années ce village – Campitello – inconnu, est devenu célèbre. Les manifestations surnaturelles dont il a été favorisé, ont attiré sur son nom l’attention publique ».
C’est en effet, en suivant un sentier abrupt, le « Riniccio » qu’on dévale au champs des Apparitions, situé à trois cent mètres en bas du hameau de Panicale. C’est un terrain de déclivité coupé de murailles en pierres sèches et planté d’énormes rochers en saillie, au-dessus desquels se trouve un plateau dénommé le « Champs des oliviers ».
Les quatre rochers, alternativement visités par la céleste vision, décrivent un cercle et sont reliés entre eux par des brèches, que les voyants ont ouvertes à travers les murs, en enlevant des rochers démesurés à l’aide seulement de leurs mains, en dépit des ronces et des épines.
Une de ces roches pesant un millier de kilos, a été soulevée et déplacée comme par enchantement, au vu et au su du public, par un enfant de onze ans, le jeune MoÏse B.
Ces rochers moussus sont désignés par des pèlerins sous des noms divers: le Rocher de la Fontaine, le Rocher du lierre, le Rochier du figuier et le Rocher de la Croix.
Une fontaine a jailli du premier rocher, pendant les grandes chaleurs du mois d’août de la première année des apparitions, 1899, c’est la raison pour laquelle il est appelé « Rocher de la Fontaine ».
Le deuxième est une masse de rochers coupés à pic, qui se dresse comme un mur. La façade.Est, est recouverte de feuillage de lierre au milieu de laquelle on voit une grotte peu profonde, de forme ovale. C’est là que la Sainte Vierge s’est plusieurs fois montrée tout auréolée de gloire.
Un figuier sort du troisième rocher: ce rocher aux parois glissantes est le plus grand de tous.
Le quatrième, au contraire, est une petite roche à dos d’âne. Elle se trouve au pied d’une croix en bois. Cette croix, qui porte un crucifix en bronze, protège de ses deux bras étendus ce lieu béni. Elle est appelée «le Chasse - Diable». Aussi est - elle l’objet de la vénération de tout le monde. De telle façon que quiconque passe devant elle la baisse en se signant.

C’est cette croix haute de 2,70m, qui était portée quelquefois sur le plat de la main par des enfants de dix à onze ans en tête des processions.
« Je vénère, écrivait Mgr BARON (revue mariale, 23 Mars 1907), la croix qui reste debout, seule et sans appui, pendant l’arrêt d’une procession. J’essaie de la porter. Elle pèse au moins vingt cinq kilos .Je descends à la source miraculeuse .Elle jaillit sous un rocher. Le jet est continu, sans variation de volume. Je mesure le débit, il est de sept cents litres à l’heure. L’eau est pure, limpide, fraîche, d’un goût très agréable.
Toutes les personnes que j’interroge affirment qu’il n’y avait là, auparavant, aucune trace d’humidité. »
Le pèlerin débarqué le matin du train de 8 heures à la gare de Barchetta, respire pendant tout le parcours de la route, un air imprégné des parfums de la prairie et de la senteur des bois, pendant que des essaims d’oiseaux rivalisent à lui chanter la bienvenue.
Une fois qu’il est arrivé, après deux heures et demie d’une rude montée, aux rochers touchés par le pied virginal de la magnifique vision, il éprouve un bonheur indicible. Son âme est ravie par je ne sais quoi de mystérieux et de surnaturel. Nulle part il ne saurait trouver une plus admirable retraite pour se reposer dans le calme et le silence de la prière.

Aux dires des voyants extatiques, tous ces murs, tous ces rochers, tous ces « casse-cou » se transformaient à leurs ravis, en une immense prairie, émaillée de fleurs aux couleurs éclatantes, au milieu de laquelle ils ne voyaient plus que la sainte Vierge, toute resplendissante et rayonnante de beauté divine.
Chose vraiment extraordinaire: tous les ans depuis, au printemps et pendant l’été, des lys champêtres, appelés ici du nom « Fiori della Madona », couvrent le sol d’un manteau de verdure parfumée. De plus tout y est charme, féerie, aussi bien le glapissement des eaux du « Casalèse », la végétation abondante des châtaigniers que le paysage.
Pour ne parler que de celui-ci, on peut dire qu’on a un coup d’œil superbement pittoresque ; le panorama de la plus vaste et luxuriante châtaigneraie de la Corse. La Castagniccia est là pour frapper et éblouir les sens. Elle apparaît, en effet, grandiose, homérique, coupée et sillonnée de gorges, de vallons, de collines et de montagnes, aux flancs desquelles s’élèvent de nombreux villages.
C’est ainsi que le regard fasciné par tant de charme et par tant de beauté, se promène avec ravissement, de pics à pics, de sommets à sommets, au front couronné de neiges éternelles et s’élançant émerveillé du San-Petrone au Rotondo, au Mont d’Oro, qui dresse fièrement sa tête de granit à deux mille cinq cent mètres, se perd dans la profondeur et l’immensité d’un horizon infini...
Voilà l’endroit sur lequel s’est arrêté le choix de la Sainte Vierge pour y opérer, après Lourdes, la Salette, Pontmain, Pellevoisin, des choses étonnantes et des plus merveilleuses ! (cet article a pour auteur, Mgr ALBERTINI, curé de Campitello. Il est extrait de la « Revue Mariale » dont le directeur est Mgr Pierre BAUVRON, Pronotaire apostolique résidant à Lyon).

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.