Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Tracasseries diaboliques

Lelléna durant son séjour à l'Abbaye, avait eu maintes fois l'occasion de combattre contre les esprits mauvais qui, voyant en elle une âme privilégiée, sans cesse préoccupée de répondre aux inspirations de la grâce cherchaient vainement à l'en détourner, par mille tracasseries. Saint Benoît, souvent invoqué par Lelléna, l'aidait à les mettre en fuite, et la chère petite novice, armée du signe de la Croix, et de l'eau bénite, sortait toujours triomphante de leurs assauts. Le démon revint à la charge près de Lelléna, lorsqu'elle fut réunie à sa compagne providentielle et, de l'année 1911 à 1920, il lui apparut plus de 25 fois, tantôt sous la forme d'un dragon, ou celle d'un crapaud phénoménal, d'un homme habillé ou non, d'une femme vêtue de noir et à l'œil mauvais, etc... Durant ces visions diaboliques, visites qui, souvent lui étaient annoncées par ses saints protecteurs, que faisait l'ennemi ?

Parfois un vacarme assourdissant, frappant sur les meubles, poussant des cris de bêtes sauvages, battant des mains jusqu'à trente fois de suite, se posant sur le lit de sa victime, faisant crier son sommier, arrachant de dessous sa tête son oreiller, pour le lui jeter ensuite sur les pieds, éteignant les lumières, les rallumant transportées ailleurs, frappant Lelléna tantôt à la face, tantôt sur les autres membres, cachant les objets d'utilité, les rapportant à toute autre place et bien en évidence, et souvent d'une façon grotesque, décrochant les objets pieux, les jettent à terre, cassant en notre présence le coffre à argent, nous soustrayant une partie de nos ressources, faisant tomber Lelléna dans l'eau, lorsqu'elle lavait le linge, lui enlevant son savon et souillant le linge déjà lavé, etc...

Mais Satan, voyant qu'il n'arrivait pas à troubler l'esprit de sa victime, employa d'autres moyens plus pénibles encore dans l'espoir d'y parvenir.

La Franc-maçonnerie devait jouer son abominable rôle... L'enquête judiciaire avait été pour elle un bien honteux fiasco. Il fallait tenter autre chose, pour essayer d'attenter à l'innocence de la jeune fille. Ce furent alors l'envoi de lettres anonymes lancées dans le but de perdre la réputation de la pauvre enfant. Des lettres de même source et non signées furent également adressées à son digne Curé qui, bien entendu, n'en fit aucun cas. Mais quelles horribles souffrances causèrent ces lettres à la candide Lelléna ! Elles furent si poignantes, qu'elle en tomba malade. Son regard devint fixe, elle ne pouvait plus parler. Elle vécut durant plusieurs semaines, bien indépendamment de sa volonté, comme sous une pression maligne, sans que personne ne pût la soulager. Il plut enfin au Dieu de toute paix, de faire cesser cette cruelle épreuve. Lellèna recouvra à la fois, le calme et la santé.

Encore une fois, l'esprit infernal avait échoué dans sa tentative diabolique...

À quelles tentatives va- t-il maintenant s'exercer ?

Il soulèvera contre elle, des esprits peu bienveillants. Ceux-là aussi, joueront leur rôle, poussés par l'ennemi de tout bien. Lelléna ne pourra plus comme autrefois, descendre paisiblement au lieu béni des Apparitions ; des obstacles seront dressés sur son passage. On s'emploiera à la contrarier, à lui nuire ; elle sera insultée à l'occasion .Tout sera mis en œuvre pour exercer sa patience. Vains efforts ! La douceur, la charité, l'humilité de l'enfant privilégiée de Marie, triompheront de toutes ces persécutions et, à la confusion de Satan, tout tournera à la Gloire de Dieu !

Assassinat de Roch Sarti - année 1913...

Il n'y a point de repos pour l'esprit infernal. S'il a persécuté le saint homme Job dans ses biens, dans ses affections, dans son honneur, il ne laissera pas non plus, en paix Lellèna toujours soumise et résignée à la Volonté divine. Il la frappera, elle aussi, dans ses affections familiales...

 

Le dimanche 11 novembre 1913, Roch Sari, beau-frère de Lellèna était assassiné !

 

Voici dans quelles circonstances :

Un repris de justice, frappé d'interdiction de séjour dans le Canton de Campitello, se trouvait, en dépit de cette défense, à Barchetta, où, non loin de là, il avait sa femme et ses enfants. Se trouvant dans le besoin, il fut poussé violemment par le démon, à se procurer le nécessaire, par n'importe quel moyen ! Ce jour-là donc, 11 novembre 1913, il rencontra sur son chemin deux hommes assis à l'entrée d'une maison et causant paisiblement ensemble. L'un de ces hommes était Roch Sarti, cultivateur aisé, dont le logis et les propriétés sont situées à deux kilomètres environ, de la demeure du malheureux individu, donc nous allons relater la triste aventure. S'adressant au compagnon de Roch, Tomasini, c'est le nom du meurtrier, lui proposa de jouer d'un instrument de musique, qu'il tenait à la main. Sur la réponse négative de cet homme, qui venait d'être visité par un deuil récent, et celle du beau-frère de Lelléna, l'engageant gentiment à ne pas insister, le malheureux personnage répond brutalement et aussitôt décharge son révolver sur Roch qui s'écroule, frappé à mort. Le criminel prend immédiatement la fuite avec une telle promptitude qu'il ne peut être arrêté par les témoins de cet épouvantable drame. Il arrive en toute hâte, à la propriété du défunt, décharge son arme sur le domestique de Roch, occupé à travailler la terre de son maître, fait une seconde victime, la dévalise de sa montre et de quelques pièces d'argent. Apercevant une fillette de 10 ans, l'aînée des enfants de Sarti, laquelle était accourue au bruit de la décharge de l'arme, il la met en joue... Grâce à Dieu, l'enfant s'enfuit sans être atteinte...

Se sentant découvert, le criminel se cache au maquis ; puis tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre, voire même dans le grenier de sa victime, voulant attenter aux jours de la veuve de Roch, venue s'abriter chez Mme Françoise Parsi, sa mère (elle porte un 3ème enfant dans son sein) .Dans quelles conditions pourra-t-on lui donner le jour ?

Les frères de Lelléna, ainsi que leur mère, se dévouent pour garder, tour à tour, les biens de la jeune veuve ; ni plus ni moins, ils exposent leur vie, et l'inquiétude de Lelléna est à son comble, en apprenant que l'assassin rôde auprès de la demeure commune.

Que faire en pareille circonstances, où la vie des siens est gravement menacée ?

De toute la ferveur de son âme, elle conjure Dieu de toute bonté d'avoir pitié de sa famille désolée et de mettre fin à ce drame effroyable.

Puis elle promet à Saint Alexandre Sauli d'aller en pèlerinage d'action de grâces à Cervione, s'il exauce ses vœux et garde la vie sauve à ses parents.

Le Ciel enfin entend sa prière...

Le 6 janvier 1914, le meurtrier est fait prisonnier à la Canonica dans une buvette où il jouait aux cartes. Le 25 juillet, il était condamné à mort. La guerre étant déclarée au mois d'août, il demande à être envoyé en 1ère ligne au front, ce qui lui fut refusé !

En septembre 1914, il montait à l'échafaud à Bastia, après s'être confessé et avoir reçu le Dieu de toute miséricorde, grâce que Lelléna ne cessait d'implorer en sa faveur depuis plusieurs mois.

Satan se trouvait encore une fois vaincu ! 

Un acte de bonté payé d'ingratitude (1919)...

Nos saints Livres nous apprennent que Satan, comme un lion rugissant, rôde dans le monde cherchant qui dévorer...

Aujourd'hui, il a encore trouvé pâture !

Lelléna, pendant son Heure Sainte, est avertie du complot qui se trame dans l'ombre.

Fin février 1919, elle voit A.B. descendre à Bastia, en compagnie d'une femme et de quelques hommes qu'elle ne connaît pas. Ils ont en main, un Bon de l'Emprunt Français et ils disent que Lelléna aura des ennuis graves à ce sujet...

Dans la nuit du 6 au 7 mars, au cours de son Heure Sainte, elle a une seconde vision de même nature, mais plus complète que celle du mois précédent.

Le matin de ce jour, à son réveil, elle donne connaissance à sa fidèle compagne, du tableau qu'elle a perçu. Elle s'explique ainsi :

Elle vit une femme à l'air triste, habillée de sombre portant une sorte de voile sur la tête et qui lui tint ce langage : « Pour ce Bon, tu auras des ennuis graves ! Il y a un complot épouvantable tramé contre toi. Tu iras aux Tribunaux : on a des preuves convaincantes que c'est toi la coupable. Or, ce sont des lettres imitant ton écriture qui ont été diaboliquement adressées à une personne pieuse, mais non consacrée à Dieu. Le non de ta compagne y est prononcé, et cette personne a été très étonnée de recevoir ces lettres ».

Le lendemain samedi 8 mars au matin, les gendarmes frappent à la porte de la maison qu'occupait Lelléna et demandent à la voir.

Elle s'habille en hâte, et descend vers eux.

Ils lui donnent alors connaissance d'une plainte en escroquerie contre inconnu, adressé au Procureur de la République, par le Sieur A.L. pour la disparition d'un bon à mille francs et, A.L. suppose que c'est elle, Lelléna, qui en est l'auteur...

Forte de son innocence, mais en même temps suffoquée par l'ignominie de l'accusation portée contre elle, par celui-là même qu'elle a tiré d'un très mauvais pas, peu de temps auparavant, elle demande aux gendarmes de la conduire de suite, en la présence de son accusateur, ce qui fut fait.

L'accusateur surpris à l'improviste, troublé au suprême degré, nie tout d'abord avoir porté plainte contre elle, alors que quelques instants avant, il avait dit aux gendarmes, le contraire...

Puis sur la demande de détails de ceux-ci, il parle de fausses clefs de tiroir de commode disant que Lelléna était entrée seule chez lui, pour y soigner sa femme. Cette dernière, interrogée séparément de son mari, parla de malle où le bon avait été enfermé, les enfants y auraient-ils touché ?

Or, Lelléna n'était nullement venue soigner cette femme et ne l'avait point visitée.

La déposition des deux plaignants ne s'accordant en rien, la plainte aux gendarmes, de toute évidence contraire à la vérité, et ils le signifièrent dans leur rapport au Juge. Ils connaissaient, par ailleurs, la moralité du plaignant, qui laissait à désirer...

Comment et pourquoi en était-il venu là ?

Il nous faut hélas, le relater, pour l'honneur et la véracité de l'accusée.

Joueur acharné, l'accusateur perdit un jour la somme de 800 Frs au jeu, somme ne lui appartenant pas, mais qu'il avait momentanément en mains.

Les propriétaires de cet argent le réclament, le menaçant de prison, s'il ne s'exécute pas de suite. Affolé, notre homme va trouver Lelléna, lui explique son cas, et comme il la supposait en état de l'aider à se libérer et d'éviter par là même, la menace de la prison, il insiste et s'offre à lui souscrire des billets qu'il jure de lui rembourser.

Lelléna pauvre, ne peut rien faire par elle-même, mais écoutant plus son cœur que sa raison, s'emploie auprès d'une tierce personne, dans le plus grand secret à lui procurer les 800 Frs sollicités et reçoit en échange les billets dûment signés...

Mais cet en vain que les échéances se passent... Les billets ne sont pas remboursés. Deux années s'écoulent ainsi, et le prêteur inconnu, lassé d'une attente qui ne lui inspire aucune confiance, prie Lelléna de faire réclamation.

Le 23 mai 1919, Lelléna est prévenue par la Juive convertie, que A.L. son indigne accusateur, à la solde d'une loge maçonnique, doit recevoir 2000 Frs pour la tuer, si elle réclame à nouveau le montant des billets qu'il lui a souscrits.

Quelques jours après, elle rencontre en effet, à l'endroit dit : le « Moulinage », A.L. qui la menace de son révolver, si elle insiste encore pour le payement en question.

A.L. ne voulant pas rembourser les billets qu'il a souscrits à Lelléna, ne trouve rien de mieux que de l'accuser de lui avoir dérobé un Bon de mille francs, pour rentrer en possession de l'argent prêté, et il va même jusqu'à nier sa signature sur ces billets.

Le Juge de Paix au courant du fait, demanda à voir les fameux billets, afin de vérifier la signature avec celle de A.L. qui passe souvent sous ses yeux.

Lelléna n'a pas actuellement en sa possession ces billets. Ils sont entre les mains du véritable prêteur.

Mais voici encore un trait remarquable de Providence, car le Ciel veille et ne cesse de protéger l'humble victime, à qui la Très sainte Vierge a jadis annoncé qu'elle aurait à souffrir la calomnie. Tout à coup, Lelléna sent se produire dans la poche de son tablier, un mouvement étrange. Elle y porte la main et, Ô surprise merveilleuse ! Elle y trouve les billets en question. Elle les présente au Juge qui avait déjà scellé son cheval pour partir.

La signature est reconnue par lui, comme étant celle de A.L.

Il fait son rapport au Procureur en conséquence et il rend les billets sur le champ à Lelléna

Mais, Ô nouveau prodige, les billets remis dans la poche du tablier viennent à disparaître subitement, pour retourner entre les mains du prêteur.

Ce fait s'est produit en présence de la compagne de Lelléna, qui en a été le témoin émerveillé !...

Le malheureux coupable toujours soudoyé par les Loges, veut entamer un procès.

Il choisit, à cet effet, un avocat. Mais celui-averti par l'un de ses parents dévoué à Lelléna, dont il connaît la probité parfaite, et sachant que le cas de son client est indigne de tout intérêt, refuse nettement de le plaideur. Par contre, il travaille à faire ressortir l'innocence de l'accusée et obtient en dernier ressort, de l'accusateur, qu'il retire sa plainte, ce qui eut lieu en effet.

Lelléna toujours charitable et d'une grandeur d'âme admirable, fait un pèlerinage à Notre-Dame de Lavasina, dans le but d'obtenir que ni sa mère, ni ses frères ne poursuivent plus de leur vindicte, son misérable accusateur, auquel elle a généreusement pardonné, et obtient de la Très Sainte Vierge, que deux personnes charitables payent en secret au prêteur, le montant des deux billets.

Peu après, Lelléna reçoit en rêve, la même femme qui lui avait apparu au début de cette triste affaire, et prévient la chère victime, une fois de plus calomniée, que les fausses lettres ont été retirées.

La plainte envoyée au Procureur de la République, a été reconnue écrite par un nommé A.L. qui eut le triste courage de nier, qu'il avait rendu ce déplorable service, au plaignant illettré.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.