Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Les lettres de Sœur Bannette

Il nous est doux de relater que la Communauté hospitalière de Lyon, qui s’était recommandée à la pieuse mourante, « pour obtenir du Ciel, des postulantes », a été pleinement exaucée.

 

La religieuse infirmière, Sœur Bannette, qui soigna jusqu’à la fin Lelléna, écrivait à la Rde Mère : « Sœur Marie-Catherine continue toujours à travailler pour notre maison. Elle nous envoie des postulantes qui paraissent vouloir se donner de tout cœur à l’œuvre du Bon Dieu ».

 

Un peu plus tard, la même religieuse écrit : « À chaque instant je jette un regard sur ce petit coin marqué du doigt de Dieu, en cette salle Olier, et mon cœur monte trouver celle qui fut si admirable et qui nous apprit le secret pour souffrir saintement et en union avec Notre Seigneur mourant sur la croix. Je ne vois jamais sans émotion ce lit, et pleins d’émouvants souvenirs… Je songe à cette maladie extraordinaire, aux petites accalmies que ressentait, la chère novice, et enfin à ce défilé de presque toute la Communauté devant la dépouille mortelle de cette humble Enfant. Oui, ma Rde Mère, j’aime à me remémorer ces choses douloureuses, mais aussi bien douces, car nous avions à soigner une Sainte. J’aime encore à me rappeler son regard indescriptible, lorsqu’un jour je lui demandais : « Ma Sœur, dites-moi si la Sainte Vierge est belle ? » Pour toute réponse, j’eus un regard si beau, un sourire si pur et un profond soupir !...

Ah ! Ma Rde Mère, je comprends que l’on puisse soupirer après un jour meilleur, quand on a eu le bonheur de voir la Très Sainte Vierge et son Divin Fils! J’ai compris aussi que sûrement le secret de la vie de Sœur Marie-Catherine était de tout souffrir en silence ! Maintenant, elle doit travailler là-Haut pour glorifier la Très Sainte Vierge. Sans doute il faut attendre les événements, tout en faisant de notre côté, tout ce que nous pouvons pour activer la Cause.

Pour ma part, je bénis les desseins de la Divine Providence, de nous avoir fait connaître dans notre Maison de Lyon, cette belle âme qui aimait d’un amour si pur, cette âme qui savait si bien faire en tout la Volonté de Dieu.

Ma Rde Mère, nous le savons, les Saints ont leur heure, oui, certainement… Quand le Bon Dieu jugera que cette petite violette doit se montrer au monde pour glorifier la Très Sainte Vierge, alors et alors seulement, nous comprendrons le pourquoi des secrets divins ! »

 

De la même : « Souvent, avec mes compagnes, je parle de la mort de Sœur Marie-Catherine. Je ne peux pas dire de sa vie, mais de ces 9 jours qu’elle a vécus dans notre Communauté, où elle savait tellement passer inaperçue… Mais de cette mort, de cette religieuse morte qui a mis toute une Communauté en mouvement. Je puis dire que, pareil fait ne s’est jamais produit chez nous, et pourtant nous en avons des décès dans une année ! »

 

Lettre, du 31 janvier 1933 : « Il est à remarquer que, depuis le passage de la chère Sœur Marie-Catherine parmi nous, de cette belle âme aussi transparente et limpide que le plus pur cristal, depuis le passage, dis-je, de la petite fleur privilégiée de la Très Sainte Vierge Marie, dans cette grande maison, que vous connaissez ma Rde Mère, une touffe de petites servantes de Jésus semble avoir été déposée par une main invisible en notre beau parterre de l’Hôtel-Dieu et ne cesser de fleurir.

Les petits bonnets sont nombreux… Je suis heureuse de vous faire parvenir la photographie de toutes les chères protégées de Sœur Marie-Catherine, car sa protection, seule, avec la grâce divine, bien entendu, a pu grouper toutes ces jeunes filles, pour les confier aux bons soins de notre digne Mère Supérieure. »

 

Lettre du 26 juillet 1933 : « Oh! Rêve enchanteur ! La touffe reverdit et distribue encore et toujours de fraîches petites fleurs, aux cœurs simples et généreux. »

 

Lettre du 24 juillet 1934 : « À peine quelques années se sont-elles écoulées, depuis le jour du 27 juillet 1928, où le Ciel jaloux de la beauté d’âme de celle qui fut votre Enfant, ravit à la terre le trésor qu’elle possédait, pour orner les jardins célestes et déjà que de grâces n’avons-nous pas obtenues de notre petite Lelléna qu’avec fierté nous nommons ici, en nos murs de l’hôpital « Notre petite Protectrice ».

Ma Rde  Mère, si vous saviez comme souvent, très souvent notre cœur, notre pensée volent là-bas vers Campitello ! Aux heures d’épreuves, au plus fort de nos angoisses, c’est vers la Vierge de Campitello que montent notre appel, notre suppliante prière…

Notre vénérée Mère Supérieure garde fidèlement en son cœur, le souvenir de votre chère petite Sœur Marie-Catherine. Souvent, elle raconte à nos jeunes sœurs du Noviciat, la mort de votre Enfant privilégiée et notre Mère termine toujours en disant : « Mes enfants, cette petite Sainte aimait tellement le Bon Dieu et la Très Sainte Vierge !... Vous, qu’elle protège de là-Haut, puissiez-vous l’imiter. »

 

Et pour en finir, voici un fragment d’une lettre de Lyon, du 5 janvier 1936 : « Oh ! Que cette année 1936, le Ciel parle à la terre… Notre plus grand désir est de voir sortir de dessous le boisseau, la rayonnante lumière que fut, et qu’est plus que jamais « la petite privilégiée », l’Enfant gâtée de la Vierge Marie, et que vous avez la joie , le bonheur inestimable, de pouvoir nommer votre Fille, notre petite Sœur Lelléna, et si vous saviez comme souvent dans l’intime de notre âme nous lui demandons aide et protection pour nous et surtout pour nos chers malades. Nous voudrions qu’elle nous les guérisse tous…

Chose curieuse, notre petite sœur Lelléna exauce nos prières, mais le miracle se fit pour le Ciel, c'est-à-dire que, chaque fois que nous mettons un petit fragment d’étoffe, lui ayant appartenu, sur notre protégé, il se prépare à mourir comme le ferait un Saint, et quelques jours après l’opération, il part pour le Ciel ! Vous comprenez, ma Mère, combien est grande notre consolation !

Pourquoi, Jésus voulait cueillir sa petite fleur privilégiée, chez nous, à l’Hôtel-Dieu ?

Là est sans doute, le secret de la Divine Providence. Plus tard nos yeux s’ouvriront et comprendront l’énigme ! C’est le Ciel qui nous dira tout ! »

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.