Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Son hospitalisation

Le 17 juillet, Sœur Marie-Catherine est examinée très attentivement par l’éminent chirurgien, Docteur Laroyenne, doublé d’un catholique pratiquant, qui reconnut l’opération comme « très urgente ».

Le lendemain matin de son arrivée à l’Hôtel-Dieu, la courageuse victime écrit à sa Mère Prieure, une lettre dans laquelle elle lui dit que son voyage s’est très bien effectué, la bonté parfaite de toutes les personnes l’approchant, la délicatesse du Docteur, et elle clôt sa missive par ces paroles : « Merci, Mon Dieu, de tout ».

Elle trouve encore le soir de cette journée du 17, la force d’écrire une seconde lettre à sa Mère Prieure, pour la remercier de celle qu’elle vient de recevoir d’elle, ajoutant ces mots : « Depuis mon départ, mon voyage a été vraiment béni du Bon Dieu ! Je vous embrasse comme je vous aime, Mère Chérie ».

Hôtel Dieu - Lyon

Lettre de Sœur Banette...

Laissons maintenant la parole à Sœur Banette, son infirmière qui envoya plus tard à la Rde Mère Prieure, la relation suivante :

« Le mercredi matin 18 juillet, après s’être confessée et avoir reçu le Pain des Forts, vers 6 heures, votre chère Fille se prépare et se laisse préparer à l’opération, interdisant expressément à sa sœur Mme Bagnoli, de vous en faire connaître le jour et l’heure, dans le but de vous éviter toute émotion… Sachant d’ailleurs combien vous priez pour elle, ma Rde  Mère, vous, vos compagnes et tant d’autres personnes.

Le courage véritablement héroïque, dont elle fit preuve à cette heure si angoissante pour tous les malades, fut un sujet de grande édification pour toutes les personnes présentes. La chère enfant refusa d’être portée à la salle d’opération, comme cela se fait d’ordinaire. Elle s’y rendit elle-même pas allègre, appuyée sur le bras de l’une d’entre nous. Son visage était serein. On eut dit qu’elle se dirigeait vers la chapelle pour assister au Saint sacrifice de la Messe et recevoir la Sainte Communion.

À ce moment pénible, comme d’ailleurs durant toute sa maladie, elle parla peu, et les quelques paroles qu’elle prononça furent celles-ci : « Comme le Bon Dieu voudra », « Que la volonté du Bon Dieu soit faite », « Je vous demande de prier pour moi, Mon Dieu, aidez-moi », « Mon Jésus, miséricorde », « Je me remets entre les Mains de la Très Sainte Vierge ».

Deux minutes avant son anesthésie, sa pensée s’envola vers vous, ma Rde Mère et vers ses sœurs en religion. Étant assurée de votre maternelle affection et de vos bonnes prières, elle consomma son sacrifice.

L’opération très laborieuse commença à 10 heures et dura 1 heure et demie.

Durant ce temps, elle donna une inquiétude à notre éminent chirurgien et, mon Dieu, à nous toutes qui l’entourions, car nous sentions avec grande peine que ses mains et son corps se refroidissaient.

Quel soulagement fut le nôtre, de voir l’opération terminée, et notre chère sœur ramenée dans son lit à la salle Olier !

En dépit de tous nos efforts pour la réchauffer, elle demeura froide environ 24 heures.

L’après-midi fut une angoisse terrible, pour toutes nos sœurs, car malgré les soins les plus diligents, elle laissait prévoir un dénouement fatal pour la nuit…

Voyant la gravité de son état, la sœur de service demanda à la chère patiente, si elle désirait qu’on lui administrât le Sacrement des Malades.

Sans aucune surprise, ni émotion, sœur Marie-Catherine accepta la proposition le sourire aux lèvres, à plusieurs reprises, même, elle manifesta son empressement à le recevoir, craignant d’être privée de cette grâce avant de s’endormir dans la paix du Seigneur.

Monsieur l’Aumônier Daurelle, vint en effet, avant l’heure accoutumée de sa visite aux malades, et vôtre chère Fille suivit avec grand esprit de foi et de recueillement les prières et les cérémonies de l’Extrême-onction.

Son état général ne paraissant pas s’améliorer, ce fut une bien grande angoisse pour nous toutes de constater les progrès du mal. Sa dévouée et si édifiante sœur, Mme Bagnoli, demeura auprès d’elle, la nuit entière avec la dame veilleuse et ce fut pour nous une très grande joie, car Mme Bagnoli si pieuse et si bonne, redoublait de délicates attentions pour sa bien-aimée malade, qu’elle assistait physiquement et moralement.

Nos règlements religieux ne nous permettent pas de rester plus longtemps au chevet de nos hospitalisées, force nous fut donc de nous retirer d’auprès de notre chère Enfant, ce qui fut un grand sacrifice pour notre cœur. Du moins avions-nous la consolation de la savoir entre les mains de sa digne et courageuse sœur Mathilde.

Le chirurgien vint plusieurs fois dans la journée du 18, visiter notre petite opérée, dont l’état était désespéré à ses yeux. La pauvre enfant était affligée d’un énorme fibrome purulent, qui avait infecté tout l’intérieur : reins, intestin, estomac, etc…

Dans la soirée de ce jour, « Madame, Je suis morte », dit la chère petite victime à sa soeur, et comme Madame Bagnoli se désolait et pleurait amèrement, jamais plus l’héroïque novice ne parla de sa mort prochaine et s’ingénia de son mieux à consoler sa sœur, dont la douleur lui faisait mal. »

Effroyable fut la surprise de la Rde Mère Prieure, quand dans la matinée du jeudi 19 juillet, elle reçut de l’Hôtel-Dieu de Lyon, un télégramme ainsi conçu : « Madeleine opérée, état pas désespéré, mais grave ». Signé : Mathilde Bagnoli.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.