Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Retour en famille...

Voici donc la petite fleur du maquis, de retour à sa terre natale, rendue à son humble vie de famille, dont elle partagera les travaux, les soucis et les dures privations...

Désormais, elle vivra sous le double glaive d’une vocation brisée et d’une atmosphère dans laquelle son âme se verra comme encerclée et pour ainsi dire étouffée, bien que toute liberté religieuse lui soit accordée. Mais la Très Sainte Vierge et son Divin Fils veillent sur cette enfant de leur prédilection, dont le cœur demeure toujours attaché à cette abbaye, où elle a savouré les divins embrassements du Seigneur.

Elle en aimera encore plus purement l'Abbesse, pour laquelle elle ne cessera de prier et, souvent, elle ira passer quelques jours à l'ombre des murs bénis du monastère. Là elle reverra son Directeur dont la sagesse, l'ardente piété, la fortifiera dans les douloureuses épreuves qu'il lui faut soutenir, et le Seigneur, Divin Artiste, continuera à travailler l'âme de celle qu'il s'est choisie pour épouse, sans toutefois lui accorder l'immense joie d'en prononcer les Saints Engagements.

Rendue à la vie familiale, nous verrons l’humble victime, plus silencieuse et plus cachée encore que jamais.

Les voies de Dieu sont impénétrables !

Lelléna à Campitello, aura la mission d'entretenir parmi le peuple, le souvenir des merveilles accomplies en ce lieu par la Très Sainte Vierge. Elle le fera plus encore par sa présence, par ses paroles. Fréquemment elle descendra au champ béni des Apparitions, et y conduira souvent les enfants du pays, lesquels la vénèrent.

Puis une heure sonnera où nous saurons le secret des agissements divins, présentement incompréhensibles.

Au sein de sa famille, Lelléna se livre toute entière aux occupations domestiques, sous le regard de Jésus, de Marie et l’assistance de son Ange Gardien, cela, sans rien perdre de sa vie intérieure.

 

Maison natale à Campitello

 

Très habile au travail de la couture, elle répare les vêtements des siens, en confectionne de neufs avec autant de goût qu'une adroite couturière, il lui suffit de voir un objet, de le considérer un instant pour savoir le reproduire, et, cette adresse s'étend sur mille branches diverses.

Elle parle correctement le français, et chose plus étrange, elle l'écrit d'une façon très intelligente, bien que n'ayant pu faire aucune étude, vu la pauvreté de la famille, ni rien lire d'autre livre de spiritualité que son Paroissien, son unique richesse.

Et pourtant dans le village, chacun vient à elle pour faire sa correspondance, car on sait qu'à son extrême complaisance, elle joint la plus parfaite discrétion. On serait vraiment tenté de croire que, bénie dans le sein de sa mère, elle a quelque peu échappé à notre ignorance native.

Ses rapports avec son curé sont remplis de respectueuse affection et de dévouement paroissial inlassable; et, cependant, Notre-Seigneur ne permet pas qu’elle puisse lui ouvrir l’intime de son âme: cela fait partie de la crucifixion de la chère victime... De même, aucun membre de sa famille, aucun cœur ami même, ne peut pénétrer dans ce sanctuaire intime: c’est le saint des saints!...

Toute vêtue de noir, coiffée d’un mouchoir comme une veuve, la chère enfant a vieilli avant l’âge; aussi constatant cette maturité précoce, la sûreté de son jugement, beaucoup recourent à son expérience des choses de la vie; et c’est ainsi que assez fréquemment, et pour rendre service à ceux qui font appel à son admirable dévouement, notre Lelléna prend contact avec des hommes de loi, pour essayer de régler des différents. Ceux-ci la vénérant, ne lui refuseront pas leur gracieuse intervention.

Chez l’humble voyante, rien ne transpire de sa vie intérieure si ce n’est dans le regard, qui, souvent reflète un rayon du Ciel, et fait songer aux relations avec l’au-delà. Judicieuse pour elle-même, judicieuse pour les autres, bien avisé qui pourrait découvrir en Lelléna, une visionnaire, et cependant, « ses visions » ne seront nullement interrompues; elles changeront seulement d’objets. Ce ne sera plus son enseignement personnel qui en sera le but ; mais, pour la permanence de son rôle de victime, le Seigneur daignera en faire l’instrument de la Miséricorde...Nous le verrons plus tard.

Pour le moment il lui faut partager la très dure pauvreté des siens, pauvreté dont elle souffre beaucoup plus pour eux, que pour elle-même, car sa mère restée veuve avec ses enfants en bas âge, ne peut suffire aux besoins journaliers... Lelléna s’efforce de lui venir en aide par son dévouement filial, et aussi par ses ardentes prières... celles-ci ne restent pas sans provoquer du Ciel, des secours inespérés.

Elle-même, tout en oubliant ses propres besoins, sera souvent l’objet de la part de son Bon Ange, d’assistance merveilleuse, gardée secrète par elle, mais que des circonstances feront découvrir, à la suite d’interrogations posées à la modeste enfant.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.