Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

L'ange sur le bateau...

Rétrogradons un peu. Nous verrons à quel prix Lelléna a obtenu cette merveilleuse conversion.

Depuis le 20 février, frappée de la vision qu'elle avait eue touchant l'état d'âme de la jeune juive, elle ne cessait de prier à son intention, et elle sentait intérieurement qu'elle devait la rencontrer ; Notre Père Saint Benoît l'en avait avertie.

Ayant donc été appelée à Marseille, par sa tante Lila Parsi, laquelle devait contribuer au rapatriement de ses petits neveux: Toussaint et Jean - Martin, la chère victime, malgré la vive répugnance qu'elle éprouvait à entreprendre ce voyage, se décida quand même à le faire. Toutefois, elle voulut consulter auparavant son Directeur qui était toujours à l'Abbaye.

Elle eut également, ce jour là, un entretien avec Madame l'Abbesse. Hélas ! Elle sortit d'auprès d'elle, le cœur brisé ! En quittant le monastère, la courageuse enfant se rend à Lavasina et là confie sa grande douleur à Notre Seigneur et à sa Très Sainte Mère. La plaie de sa poitrine s'ouvre, après d'inexprimables souffrances, au cours de ce colloque avec Jésus et Marie, dans ce sanctuaire béni qu'elle affectionne tout spécialement.

 

Elle s'embarque alors, sous le coup d'angoisses d'âmes indicibles.

Mais si Dieu le Père a permis à un Ange, de venir réconforter son Divin Fils, Il ne voudra pas laisser sa pauvre petite créature sans secours, pendant ce long voyage demandé à sa générosité.

Seule dans sa cabine, sous la violence de l'épreuve, Lelléna « voit se présenter à ses yeux, l'Ange qui l'avait conduite jadis au Jardins des Oliviers »...

Son regard la réconforte au point que, toutes ses souffrances morales cessent, à l'instant même. Le Céleste Visiteur ne reste pas toujours à ses côtés, il disparaît pour revenir encore.

Le fait se reproduit à plusieurs reprises au cours de la traversée. Pendant ses visites à sa protégée, la cabine est toute rayonnante de lumière. Ce n'est que près de Marseille, qu'il la quitte définitivement. Elle le comprit et en rendit grâces à l'Auteur de tout bien.

Les mesures de la Basilique...

Lelléna lors de la 11éme vision de la Très Sainte Vierge, à Campitello, en août 1899, « avait vu apparaître une église, demandée par la Mère de Dieu, et en avait fait la description ».

La jeune Ursule Arrighi, qui l'avait également vue, le 21 février 1900, en avait tracé durant son extase, un dessin naïf, sur un papier mais concordant absolument avec la vision de Lelléna. Ce dessin fut envoyé à Dom GIB bal, Bénédictin de l'Abbaye de Sainte Marie-Madeleine de Marseille, architecte, élève de l'École Centrale, qui y reconnut une analogie avec les églises du XIIème siècle, à trois nefs et a une seule toiture (voir Revue Mariale n°328 septième année).

Monseigneur Bouron, directeur de la « Revue mariale », après un voyage qu'il fit à Campitello, pria Lelléna de lui donner approximativement les dimensions de l'édifice qu'elle avait vu.

Elle essaya, pour satisfaire à cette demande, mais ne réussit pas, car elle ne savait comment s'y prendre, vu les accidents de terrain qui pour elle, n'existaient plus, lors de la vision. L'architecte Paulet, une des célébrités de Lyon, instruit de la chose, par Monseigneur Bouron, se mit à prier la Très Sainte Vierge pour obtenir des données sérieuses. Lelléna fut donc priée de recommencer. Malgré sa répulsion à le faire, connaissant l'impossibilité d'y arriver, elle se munit « d'une bobine de fil », et accompagnée d'une amie qui devait l'aider, se rendit sur le terrain des Apparitions.
Après avoir longuement prié, « elle voit l'Église lui apparaître pour la seconde fois ». Elle se disposait à faire un nouvel essai, quand « une main mystérieuse, lui prit la bobine, et la lui rendit, après avoir fait deux boucles dans le fil ». Dans ces boucles étaient écrites en lettres d'or : la longueur 85 mètres, et la largeur 35,50 mètres. Puis l'ange disparut.

Ces indications furent envoyées à Monsieur l'Architecte Paulet, qui fut surpris au - delà de toute expression, de trouver ces mesures lesquelles étaient absolument conformes à l'art architectural !

Très intéressé également, par les indications du plan, il exprima le désir de s'entretenir de vive voix avec la voyante.

Le billet de chemin de fer...

« Le billet pour Lyon disparaît de mon porte-monnaie... Nous avons beau le chercher, ma tante et moi... J’ai le sentiment que c’est diabolique... Je ne voulais plus partir... Ma tante me dit alors : « allons prendre un autre billet ». Nous allons au guichet. J’ouvre de nouveau mon porte-monnaie pour prendre l’argent, le billet était revenu... J’entre dans le train, le Contrôleur passe et contrôle mon billet. Je le remets dans le porte-monnaie que je n’ai plus ouvert.

Arrivée en gare de Lyon, le billet avait de nouveau disparu ! Le retour était perdu. Les dames qui étaient avec moi certifient que je l’avais eu ; et l’on ne me fait payer pas payer l’aller ; mais le retour a été perdu. C’est Monseigneur Bouron qui a voulu me le payer ! »

Lelléna reste cinq jours à Lyon, s’entretint longuement avec l’architecte, M.Paulet, à qui elle fit la description détaillée de la Basilique qu’elle avait vue. Celui-ci eut le bonheur d’en tracer le dessin avec une telle ressemblance, qu’un des voyants de Campitello, Jean-Paul Graziani, homme âgé alors d’environ 30 ans, le regardant dans la Revue Mariale (n° 165, 166, 167), s’écrit spontanément en l’apercevant : « comment cet homme a-t-il pu représenter avec tant d’exactitude, l’image que j’ai vue dans ma vision ».

Il nous est impossible de relater les nombreux faits merveilleux qui ne cessent de se produire dans l'âme de Lelléna, au sein de sa famille. À notre grand regret, il nous faut en laisser combien dans l'ombre qui, cependant, offrent un bien vif intérêt...

Nous choisirons donc, dans ce délicieux jardin de merveilles célestes, seulement quelques fleurs, dont la variété nous ferons mieux saisir le travail continu du Divin jardinier, dans cette enfant de la prédilection.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.