Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Rapports de Sœur Marie-Catherine avec les âmes du Purgatoires

Nous avons déjà eu l’occasion de faire part au lecteur, de l’apparition à Lelléna, d’âmes qui avaient recours à ses prières, et nous verrons que notre petite fleur du maquis, après avoir repris sa vie religieuse, demeure de plus en plus unie, aux membres de L’Eglise souffrante, et que ceux-ci, passés enfin au séjour glorieux, aiment à lui prouver leur reconnaissante amitié. Ne nous étonnons pas de ces colloques intimes qui, parfois, les unissent à la chère petite sœur. N’est-ce pas la candeur, la simplicité de sa belle âme, qui les provoque ?

 

Citons quelques faits dans l’ordre de dates où ils se présentent :

Ce qu’il se passa dans la nuit du 5 au 6 janvier 1923...

Lelléna à Campitello, au hameau de Progliolo, est réveillée durant la nuit, par des gémissements déchirants et voit apparaître dans sa chambre, une personne qu’elle reconnaît parfaitement être celle qui, pendant de longues années, avait été l’instrument dont Dieu s’était servi pour la crucifier dans sa vocation religieuse. La figure de cette personne était toute noir et douloureuse, un petit démon reposait sur ses épaules et paraissait la tourmenter et la tyranniser… Elle ne parla pas à Lelléna et disparut par la porte où elle était rentrée, laissant sur celle-ci l’empreinte de sa main. Lelléna comprit que cette personne venait, sans doute, de mourir et elle pria pour cela, de toute l’ardeur de son grand cœur, comme elle n’avait cessé de le faire, depuis le début de son aveuglement, car cette âme, rien, ni personne, n’avait pu réussir à l’éclairer. Le lendemain matin, la mère de Lelléna, qui couchait au-dessus de la chambre de sa fille, lui fit part des gémissements, qu’à son tour elle avait entendus… Mais elle resta dans une complète ignorance de qui ils pouvaient parvenir. Lelléna voit sur la porte de sa chambre, la marque noire imprimée par la main de la défunte et c’est avec grande peine qu’elle parvint à la faire disparaître. Peu après cette apparition, Lelléna apprend effectivement, que cette personne est morte subitement à l’heure même où elle lui est apparue. À quelques temps de là, cette pauvre âme apparaît de nouveau à Lelléna, non à l’état glorieux, hélas ! Mais à l’état naturel et lui déclare que c’est grâce aux prières et aux immolations offertes à Dieu en sa faveur, qu’elle a échappé à la damnation éternelle ! Et la charitable Lelléna continue d’offrir pour elle, le secours généreux et constant de ses prières et de ses sacrifices.

Le 4 février 1923...

Récit de Lelléna :

 

« Juste à 10 heures et demie du soir, je suis réveillée par un véritable vieillard transfiguré par la grâce, ce qui le rendait véritablement beau. J’ai compris immédiatement que c’était Monsieur Demagny, car en lui, j’ai reconnu le portrait frappant de notre Rde Mère. La clarté qui l’entourait se reflétait sur le cadre de la Vénérable Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui est placé au-dessus de notre lit. Bien réveillée, je me suis trouvée tout éclairée entre ces deux saints. (Monsieur Demagny avait une grande dévotion à Sainte Thérèse). Monsieur Demagny me dit alors : « Dites à ma fille que, chaque jour, elle augmente mon bonheur dans la gloire où je suis, en employant les biens que je lui ai donnés, pour la plus grande gloire de Dieu. Merci pour la parcelle qu’elle a déjà à Campitello »

 

Cette parcelle désignait la petite maison, occupée par la petite Communauté Bénédictine, et qui fut achetée le 26 juillet 1922, à Monsieur et Madame Roland Lorenzi de Campitello.

 L'Évèque d'Ajaccio apparaît à Sainte-Catherine...

Le 26 septembre 1923 à Calvi, Sœur Marie-Catherine souffrait depuis quelques jours de violents maux de tête, souffrances semblables à celles qui, parfois lui étaient envoyées pour le salut de quelque âme en danger de se perdre. La Rde Mère pensant que l’air et l’exercice lui feraient du bien, la charge de descendre à la Basse-Ville, faire quelques commissions. Chemin faisant, la novice entre à l’église Sainte-Marie. Elle n’est pas plutôt agenouillée qu’elle voit apparaître devant elle, Monseigneur Giustignani, Évêque auxiliaire d’Ajaccio, la figure toute défaite et comprenant de suite, qu’il vient de mourir. Cependant, elle ignorait totalement qu’il fut malade. Elle entendit en esprit, la Très Sainte Vierge faire des reproches à ce dernier, pour avoir douté de ses Apparitions à Campitello et avoir combattu son œuvre, toute de miséricorde en faveur de la Corse. Très émotionnée, de cette vision si inattendue. Lelléna supplie la Très Sainte Vierge d’avoir pitié de son serviteur, si méritant à tant d’égards, et après une ardente prière adresse au Ciel pour l’Évêque décédé, elle rentre à la Communauté.

Par obéissance, elle confie à sa Mère Prieure, l’étrange vision qu’elle vient d’avoir à l’église de Sainte Marie de la Basse-Ville. L’une et l’autre gardent un silence complet à ce sujet.

Quelques temps après, le bruit de la mort de Monseigneur Giustignani, se répandait par tout la ville. Une courte maladie, due à une sorte d’accident, venait d’enlever prématurément le Prélat, à l’affection de ses religieux et de tous ceux qui l’avaient connu.

Trois mois après, jour pour jour, le 26 décembre 1923, Sœur Marie-Catherine voit Monseigneur Giustignani lui apparaître de nouveau, revêtu de son habit religieux de franciscain et ne portant sur lui aucun de ses insignes d’Évêque. Il est calme, mais profondément triste et dans une grande souffrance. Il adresse quelques paroles à la novice , lui exprimant ses vifs regrets, des allusions pénibles qu’il lui avait adressées à cette même place, dans cette salle de récréation, un certain jour, qu’il était venu faire une visite à la Communauté à Calvi, Haute-Ville. « Ah ! Monseigneur, ce n’est rien », répondit modestement la petite sœur, qu’il avait tant humiliée et attristée en présence de la Communauté. « Non, ce n’est rien, c’est complètement oublié ». Et l’Évêque auxiliaire disparut, emportant les charitables prières de celle qu’il n’avait malheureusement pas connue sous son véritable jour.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.