Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Reprise de la vie religieuse...

Après 21 ans d’attente...

Le 26 mars 1921, Lellèna, rêve qu’une veuve, vêtue de noir, accompagnée d’une fillette, se présente à elle, lui annonçant que son avenir religieux va être assuré. Cette Dame ajoute, qu’une somme d’argent va être envoyée à son adresse, avec prière à Lellèna de bien vouloir la faire parvenir à son destinataire. Puis, la pieuse veuve l’avertit, qu’incessamment, une lettre lui sera remise.

Le 30 mars 1921, peu de temps après ce rêve, Lellèna reçoit en effet, une lettre non signée, lui annonçant qu’une veuve avec une fillette, actuellement à l’Abbaye d’Erbalunga, se rendront sous peu chez elle.

Surprise de recevoir une lettre sans signature, Lellèna remet celle-ci à sa compagne, laquelle en conçoit de l’inquiétude, se rappelant tous les désagréments causés jadis par la franc-maçonnerie. Madame D. décide qu’elle ne recevra pas de suite la personne inconnue, avant d’avoir des renseignements précis sur le compte de cette étrangère.

Le 31 mars, Lelléna qui a du se rendre pour affaire chez Monsieur le Curé de Lento est absente lors du passage de la voiture de la poste, laquelle dépose les deux inconnues devant sa maison, Madame Parsi, mère de Lelléna, prévenue par sa fille, reçoit la dame veuve, qui demande à parler à Mademoiselle Parsi et à sa compagne. Embarras de madame D. qui persiste dans un refus de la recevoir. La visiteuse insiste, et pour se faire connaître, n’hésite pas à prier à deux genoux Madame D. d’ouvrir une lettre, dont elle est porteuse, adressée au Rd Père Bernadin, franciscain, par Madame Demagny, lettre dans laquelle elle trouvera des renseignements précis sur sa propre personne, comme aussi sur le but que se propose son auteur.

Après hésitation, bien compréhensible en la circonstance, mais ayant reçu l’assurance formelle de la part de la visiteuse, que Madame Demagny jugerait la chose opportune, vu la circonstance présente qui la retenait pour quelques semaines encore à l’Abbaye d’Erbalunga avec ses filles, la lettre fut ouverte enfin par la compagne de Lelléna, qui appris qu’elle était cette Dame et le but de sa visite à Campitello.

Très émue par la lecture de ce message, Madame D. ouvrit les bras à l’humble et patiente visiteuse et lui offrit une généreuse hospitalité, puis s’empresse de la conduire elle-même voir Lelléna retenue à Lento jusqu’au lendemain matin.

De retour à Campitello, toutes les trois devisant ensemble des choses à venir, et, comprenant la marche des événements qui se produisent, bénissant la Divine Providence, qui conduit toutes choses de sa main paternelle, à l’heure qu’Elle a choisi pour l’accomplissement de ses admirables et incompréhensibles desseins tout ensemble.

Au cours de leurs entretiens, Madame veuve Léjévac, c’est son nom, apprend à Lelléna et à sa compagne, que Mme Demagny, en religion, Rd Mère Marie de l’Annonciation, Bénédictine, adoratrice du très Saint Sacrement, retirée à l’abbaye d’Erbalunga, avec d’autres religieuses de son ordre, songe à faire une petite fondation en Corse, avec l’autorisation de Monseigneur Simeone, laquelle lui fut accordée en mai 1921.

Or ayant entendu parler de Mademoiselle Lelléna Parsi, elle désirait la connaître et souhaiterait même, la voir faire partie de cette humble fondation, si tel était le Bon plaisir divin. Quant à la lettre chargée, qui doit arriver au nom de Lelléna, elle est envoyée pour être remise à Madame Lévéjac, qui était la destinataire. La lettre annoncée arriva en effet, et Lelléna la donna sur le champ à la digne veuve. Celle-ci demeura 15 jours auprès de ses nouvelles amies, ensuite elle quitta Campitello, en y laissant des regrets, bien partagés par ses compagnes.

En ce qui concerne Madame Demagny, voici ce qui se produisit :

Forte de l’autorisation octroyée par Sa grandeur, Monseigneur Simeone, elle partit de l’Abbaye d’Erbalunga, exactement le 28 juin 1921, avec l’une de ses filles et se dirigea vers l’Ile-Rousse, chez les filles de Marie où elle demeura quelques jours et se mit ensuite à la recherche d’un immeuble à sa convenance. Elle se fixa d’une façon provisoire, au village d’Algajola, d’où elle rappela le 22 juillet, ses compagnes demeurées à l’Abbaye.

Or, ce même jour, 22 juillet, Lelléna voit en rêve, « les Bénédictines qui étaient à l’Abbaye d’Erbalunga, quitter le monastère, se diriger vers la Balagne, dépasser Ile-Rousse et s’arrêter un peu plus loin » ; Elle reconnaîtra plus tard leurs figures.

Le fait était de tout point exact !*

Il est à remarquer que Lelléna et sa compagne, ignoraient totalement les agissements actuels de ces religieuses…

Toutefois l’heure de la rencontre définitive n’avait pas encore sonné. Il leur fallait vivre la foi et l’abandon le plus complet à la Divine Providence, quelques mois encore.

 

Le 24 août suivant, la compagne de Lelléna, se trouvant chez les religieuses d’Ile-Rousse, écrit de là à Madame Demagny, pour lui exprimer le désir qu’elle a d’entrer directement en relations avec elle, afin de traiter des projets, dont elle a été question en mars précédent, par l’intermédiaire de Madame Lévéjac.

Cette rencontre eu lieu fin novembre, chez Monsieur l’Archiprêtre Ricci, à Calvi, après « celle toute providentielle », de Madame Demagny et de celui-ci à Algajola, le 18 de ce même mois, où ils traitèrent ensemble de la fondation désirée.

Dans le courant de décembre 1921, Lelléna se rendant à Calvi, voir M Ricci, aperçoit sur le quai de la gare d’Ile-Rousse, une dame vêtue d’un habit séculier, et qu’elle « reconnaît être Madame Demagny, qu’elle a jadis vue en rêve »

Elle descend du train et timidement abordant cette dame, lui demande si elle ne serait pas la Rd Mère Marie de l’Annonciation ? Sur sa réponse affirmative, Lelléna interrogée à son tour, par Mme Demagny, déclare qui elle est, et exprime l’ardent désir qui est le sien de passer ce soir là, ne serait-ce qu’une heure ensemble…

Hélas ! Au très profond regret de la Rde Mère, elle ne peut accéder à cette demande. Un obstacle invincible s’y opposait actuellement…

Quelle épreuve pour l’une comme pour l’autre ! Force fut donc à la chère enfant de continuer sa route sur Calvi.

Le 5 janvier suivant marqua la date de la première entrevue de la Rde Mère et de Lelléna au Presbytère de Calvi.

À son retour à Campitello, Lelléna expose à sa compagne la grande souffrance qu’elle a éprouvée de n’avoir pu parler intimement avec Mme Demagny. Sa dévouée compagne s’employa à la consoler et la rassura sur le dénouement à attendre de cette étrange rencontre. En outre, elle écrivit à Mr Ricci, le priant d’obtenir son admission et celle de Lelléna, chez Mme Demagny.

Le 17 décembre s’effectuait le rendez-vous au Presbytère de Calvi, entre mme Demagny et mme L.D. Quant à Lelléna, dans la nuit du jeudi au vendredi 15 décembre, durant son heure sainte, une voix intérieure lui dit : « Le moment n’est pas encore venu, et si tu persistes dans ton désir de partir maintenant, je te clouerai ici ». À l’instant même, elle se sent paralysée, ce qui dura jusqu’au matin. La pauvre enfant fit alors cette prière : « Vous savez Mon Dieu, que j’accepte tout, plutôt que de faire ma volonté et non pas la vôtre ». Cette prière achevée, la paralysie disparut complètement.

Il lui fallut donc voir sa compagne partir seule, pour la rencontre projetée.

La nuit du 3 au 4 janvier 1922, Saint-Benoît se présente à la petite crucifiée, et lui fait comprendre que, plus tard, Mme Demagny sera sa Mère.

Le 5 janvier, Lelléna, arriva enfin à Calvi et a un premier entretien avec Mme Demagny, puis retourne ensuite à Campitello, conformément à la volonté d’En-Haut. Quant à Mme L. D., elle quittait sa chère compagne, le 23 janvier 1922, non pour toujours, mais pour la devancer à Calvi, chez Mme Demagny, où elle reprenait le Saint Habit le 26 avril 1923, en la fête de Notre Dame du Bon Conseil.

Dès lors, sa mission auprès de Lelléna était remise aux mains de la Mère Marie de l’Annonciation.

Lelléna arrivait également à Calvi, mais seulement dans les premiers jours du mois de mai 1922, trois mois après sa compagne. Toutefois, conformément au désir de Mgr Simeone, elle conservait longtemps encore l’habit séculier, pour rendre plus facilement service à la petite Communauté au-dehors. Elle accepta cette nouvelle souffrance, en esprit d’obéissance et de dévouement, pour ses Mères et sœurs en religion.

Et c’est ainsi, que Lelléna, la petite fleur du maquis, après 21 ans d’attente trouve enfin, dans le sein de cette humble Communauté Bénédictine, l’accomplissement de la vision qu’elle avait eue, peu après son départ définitif d’Erbalunga…

Une Mère toute aimante et compatissante lui était donnée, non seulement à elle, mais à l’œuvre, objet de sa crucifixion et but de sa vie.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.