Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

La visite de Monseigneur Simeone...

Quelques années plus tard, exactement le 6 décembre 1924, Monseigneur Simeone, après s’être adressé en vain, à plusieurs Communauté, pour avoir 3 religieuses pour le service du Sanatorium, au château de la Costa, à Belgodère, écrit à M. l’Archiprêtre Ricci, le priant de bien vouloir lui céder 3 des Bénédictines de sa paroisse de Calvi, en faveur de l’institut Catholique de Paris. La Rde Mère prieure, instruite de la chose, déclare qu’il lui est impossible de scinder en deux sa petite Communauté.

Monseigneur l’Evêque vient alors lui-même à Calvi, s’entretenir avec elle à ce sujet. Grand, très grand est l’embarras de la Rde mère Prieure…

Comment demander à ses filles d’abandonner leur vie d’adoratrice, pour celle d’infirmière !… Il leur faudra au Château de la Costa, s’employer à tous les travaux que comporte l’entretien de ce grand immeuble, et prendre soin de la santé des prêtres qui viendront en ce lieu pour refaire leurs forces épuisées.

Quel immense sacrifice pour chacune d’elle !

Puis et surtout « il faut renoncer alors à l’avenir de la petite fondation bénédictine ». Là en effet plus de recrutement possible ! D’autre part, comment refuser à sa Grandeur, le service momentané, qu’il réclame de la générosité de ses Filles… La Rde Mère Prieure, se trouve donc dans la nécessité de faire droit à la demande impromptue de son évêque. La fermeture de la maison de Calvi, aura forcément lieu. Monseigneur Simeone, dans le but d’encourager les religieuses, leur adresse des paroles pleines de bienveillance et d’espoir. À sœur Marie-Catherine, il lui déclare, en présence de la Communauté qu’elle en sera le paratonnerre à Belgodère, et insiste pour qu’elle y garde encore l’habit laïque, pour éviter d’attirer sur la communauté et l’œuvre, des désagréments de la part du gouvernement.

« Les Bénédictines consomment donc leur dur sacrifice », et sont prêtes à se dévouer corps et âme, au travail qui vient de leur être demandé quoique si peu, conforme à leurs aptitudes et aussi en raison de leur âge avancé.

 

Leur départ de Calvi pour Belgodère s’effectue le 12 janvier 1925...

Le château de la Costa - Belgodère

Au samatorium de Belgodère...

Tout paraît bien aller pendant un certain temps, au service du château, et dans l’œuvre de dévouement à exercer auprès des jeunes lévites pensionnaires à la Costa.

Mais Satan n’a pas déposé les armes, il s’empare, insidieusement de l’esprit de l’Aumonier, directeur et infirmier tout à la fois de l’établissement. Il lui suggère des sentiments analogues à ceux de son parent le Curé de Campitello, et voilà la communauté dans la personne de sœur Marie-Catherine, devenue la cible d’agissements déplorables, de la part de l’un et l’autre. Par le fait de « seconde vue », sœur Marie-Catherine, entend en esprit, les entretiens tenus par certaines personnes, concernant les moyens à employer pour atteindre le but mercantile, dont leur imagination est hantée ; elle les découvre à leurs auteurs, leur citant : le jour, le lieu, l’heure et les paroles qu’ils ont prononcées à cet effet, le tout à leur grande surprise et confusion… Hélas ! La leçon ne leur profite pas. Le père du mensonge est là qui les pousse à la plus basse vengeance. D’où calomnie des plus odieuses contre les mœurs inattaquables de sœur Marie-Catherine…

Voici à quelle occasion :

 

L’institut Catholique de Paris, a envoyé au château, un jeune lévite, dont l’intelligence et les qualités morales, font naître les plus belles espérances. Atteint de la poitrine, il ne tarde pas à causer les plus vives inquiétudes. Il faut le veiller de nuit et de jour. Sœur Marie-Catherine, pour épargner cette souffrance excessive à ses compagnes s’offre à les relayer dans ce service. Le malade, loin de sa famille et de sa patrie, en danger de mort est aux prises avec les pensées les plus décourageantes…

C’est alors que Sœur Marie-Catherine, lui apporte du Ciel les paroles les plus réconfortantes, le console dans sa cruelle épreuve et par ses ardentes prières, lui fait espérer guérison et admission à la prêtrise (faits qui se sont très heureusement produits, contre toute attente, de retour à sa patrie).

Mais l’infirmier prend ombrage de l’ascendant de Sœur Marie-Catherine sur le malade et colporte des suppositions scandaleuses à ce sujet ; et les leur fait connaître. Ces regrettables paroles ne tardent pas à jeter sur leur auteur le discrédit. Alors pour se laver de cette coupable imprudence, il prépare un coup de théâtre ; Le jour de l’Ascension, 13 mai 1926, il appelle au château, plusieurs ecclésiastiques, la Mère Prieure et sœur Marie-Catherine. Les ayant réunis tous, sans leur en faire connaître le sujet, il les conduit dans le grand salon du Château, en présence d’une statue de Notre Dame des Victoire, devant laquelle il a eu soin de poser le Livre des Evangiles, entre deux cierges allumés. Puis exige de Sœur Marie-Catherine, qu’en face de cet auditoire, elle nie à genoux, avoir entendu de sa bouche les paroles calomniatrices qu’on lui reproche ! Celle-ci ne pouvant mentir pour excuser le coupable, affirme la vérité. Les spectateurs de cette douloureuse scène, à laquelle ils avaient été conviés par ruse, se retirèrent indignés d’avoir ainsi joués par son auteur. La vérité triomphe en Haut lieu, et le châtiment divin ne se fit pas attendre !

Sœur Marie-Catherine revêt de nouveau le Saint-Habit...

Sœur Marie-Catherine est appelée entre temps, à revêtir de nouveau le Saint-Habit Bénédictin. Monseigneur l’Evêque, n’ayant plus de craintes du côté des autorités gouvernementales, lui accorda la permission.

 

Le fait eu lieu sans cérémonie, dans la chapelle du château, le 24 mai 1926, en la fête de Notre-Dame Auxiliatrice. Combien la chère petite sœur en fut heureuse, et sa joie grandement partagée par la petite Communauté et les hôtes du château, qui tous appréciaient sa solide vertu.

Une seule ombre était dans ce Ciel de paix. Un ennemi personnel aurait voulu s’opposer à la chose. Ayant entendu dire que du corps de la chère Sœur Marie-Catherine, s’exhalaient parfois des parfums mystérieux, il chercha un jour, à prouver qu’elle employait des flacons d’odeur pour cela. Il voulut répandre sur elle le contenu d’un parfum dont il faisait usage. Sœur Marie-Catherine, comprenant cette manœuvre diabolique, lui dit avec autorité « Ne m’approchez-pas ! … Malheur à vous, si vous en versez une seule goutte sur moi ! »

 

Du temps où Sœur Marie-Catherine était encore à l’Abbaye d’Erbalunga, fatiguée d’entendre dire, qu’on sentait sur elle des parfums (elle qui jusqu’à sa mort a cru que cette sorte de parfum provenait de la présence d’un être surnaturel divin) finit par s’exclamer dans une sorte d’impatience envers ceux qui parlaient : « De grâce, j’en ai assez d’entendre cette chanson ! » ; C’était typique !

La Rde Mère Prieure, gardant autant que possible la clôture, chargeait Sœur Marie-Catherine, de vaquer à ses affaires d’intérêts, devoir auquel elle se prêtait discrètement et en esprit d’obéissance, quoique bien contre son gré ! Il en résultait parfois pour elle, des ennuis qu’elle acceptait en toute humilité et amour de Dieu.

 

L’inanité de certaines accusations anonymes de malversations se faisait jour et sainte vérité montrait à tous, l’innocence de la petite victime.Le Seigneur avait donné à l’enfant privilégiée de Marie, une force surhumaine pour supporter ces odieuses calomnies, qui constituaient pour elle un martyre indicible. D’autre part, son Divin Epoux lui avait laissé une très grande sensibilité, fruit de sa nature exquise. Ce supplice intime agit à la longue, sur tout son être. Elle en conçut une maladie grave qui, finalement, la conduira au tombeau. Elle le comprit et longtemps d’avance, « offrit généreusement à Dieu sa vie pour la sanctification du clergé et le salut de ses délateurs », envers lesquels elle se montra invariablement charitable et dévouée.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.