Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Sœur Marie-Catherine est prise de frissons...

Le 25 juillet, huit jours après l’opération, l’un des docteurs vint panser la petite opérée et lui enleva toutes les mèches qui se trouvaient dans l’énorme plaie, ce qui causa d’horribles tortures à la malade. Elle supporta tout sans se plaindre et avec un courage héroïque. Contrairement à ce qui se produisit d’ordinaire, en pareille circonstance, aucune odeur fétide ne s’échappa de la plaie, à la grande surprise de l’entourage.

Dans l’après midi de ce même jour, vers 2 heures et demi environ, Sœur Marie-Catherine fut subitement prise d’un frisson qui dura une heure. Devant l’altération de ses traits, toutes pensèrent que la douce victime touchait au terme de son existence.

La Rde Mère fit alors ses recommandations pour l’Au-Delà, concernant l’œuvre de la Très Sainte Vierge, sa famille selon la nature et selon la grâce, ses amis si nombreux, etc… A toutes les recommandations, elle répondait par un « Oui, ma Mère » accompagnant ses paroles, d’un sourire si doux et si filial…

Après avoir embrassé sa Fille chérie pour toutes les personnes qui l’aimaient, la Rde Mère se disposait à faire appeler le Prêtre pour procurer à l’angélique mourante, le grand bienfait d’une dernière absolution, quand petit à petit, le frisson diminua et finit par disparaître complètement. L’espoir que, peut-être, notre bien-aimée Sœur allait nous être conservée, commençait à renaître dans nos cœurs angoissés…

 

Mais le lendemain, jeudi 26 également vers 2 heures et demie, un nouveau frisson reprend la malade, dont la physionomie était celle d’une agonisante, cela dura l’espace de ¾ d’heure. Même retour surprenant à la vie; il semblait qu’elle ne pouvait mourir, et gardait, malgré l’intensité de ses souffrances, la même sérénité d’âme, le même silence, dont elle ne s’est jamais départie.

Lorsqu’on lui demandait comment elle se trouvait, elle répondait : « Je soufre, mais le Bon Dieu, a souffert sur la Croix ! Que sa Sainte Volonté soit faite !... Mon Dieu aidez-moi ! Sainte Vierge Marie, aidez-moi ! »

Le jeudi vers 7 heures, la Rde Mère et Madame Bagnoli, regagnèrent leur chambre, pour se conformer au règlement de la maison, après avoir reçu l’assurance formelle, qu’en cas d’alerte, elles seraient immédiatement averties. Il ne se produisit rien d’inquiétant au cours de la nuit.

Le lendemain vendredi 27 juillet vers 7 heures, avant de se rendre à la Messe, la Rde Mère se rendait à la salle Olier, prendre des nouvelles de la nuit et savoir de la bouche même de sa chère Fille, comment elle avait passé ces quelques heures de soi-disant repos. Madame Bagnoli ayant devancé la Rde Mère, reçu de sa sœur bien-aimée ces confidences : « Il n’y a que le Bon Dieu tout seul, qui sait ce que j’ai souffert cette nuit ». Exprimant par ce langage les douleurs terribles qu’elle avait du endurer, spécialement au cours de son Heure Sainte, de onze heures à minuit.

À son retour à la salle Olier, peu de temps après la messe, Madame Bagnoli dit à Sœur Marie-Catherine « Tu sais, c’est aujourd’hui vendredi, j’ai fait la Sainte Communion pour toi ». Sœur Marie-Catherine de reprendre aussitôt « Je sais que c’est aujourd’hui vendredi, ma sœur chérie »Puis la douce victime se recueillant un instant, ajouta ces paroles solennelles « Aujourd’hui, ma sœur, mon heure est venue !... J’ai fini de souffrir... »

Hélas, par une permission divine, Madame Bagnoli, ne saisit pas alors, le vrai sens de ses paroles et les interpréta ainsi : Lelléna a fini de souffrir, elle va donc guérir. Elle les laissa ignorer à la Rde Mère qui elle n’en parla que plusieurs mois après ! Quel regret pour celle-ci.

Un peu plus tard Sœur Marie-Catherine, profitant d’un moment où la Rde Mère était absente, dans cette même matinée, dit à demi-voix à sa sœur : « Prends nos chapelets, notre montre, les clefs de notre sac de voyage à notre Rde Mère et l’argent.Tu sais que cela ne m’appartient pas », montrant ainsi jusqu’à son dernier soupir, son esprit de pauvreté et de détachement. Et Madame Bagnoli de reprendre : « Oh! Mais nous avons le temps ! ». « Non, aujourd’hui je vais partir », répliqua la chère novice.

Un quart d’heure s’écoula, à la suite duquel Sœur Marie-Catherine revint à la charge « As-tu fais ce que je t’ai dit Mathilde ? » et celle-ci de s’exclamer : « Vraiment, on dirait que tu doutes de moi ! » « Douter de toi ?... Non jamais ma sœur, jamais, mais tu sais l’argent n’est pas à moi »

La mourante ne parvenant pas à faire comprendre à sa sœur, le sens de ses paroles, ne continua plus à lui parler de la sorte, craignant de lui faire trop de peine.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.