Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

La grande épreuve

Pour notre généreuse victime, l’heure approche d’une épreuve qui surpassera toutes  les autres par son intensité, sa continuité et ses déchirants résultats.

Avant d’entrer en matière, et pour mieux saisir le plan divin, il nous a cru bon de citer les lignes suivantes extraite du docte théologien qu’est Tauler : « Pour ne pas livrer priver une âme des épreuves nécessaires à la gloire qui lui est destinée. Dieu jetterait plutôt dans l’aveuglement et les ténèbres, une infinité de Saints Personnages, pour qu’ils préparassent ce vase d’élection, par les jugements téméraires et désavantageux, qu’ils en feraient. Mais après avoir ainsi purifié ce vase sacré, Il lèverait le bandeau de leurs yeux, et se montrant indulgent pour une faute qu’ils n’auraient commise que par une conduite cachée de la Providence, il leur montrerait à découvert, dans l’éclat de la lumière divine, ce vase d’or pur, enrichi de pierres précieuses ! »

Ainsi en fut-il pour notre Lellèna, appelée à gravir les sommets de la perfection.

Un jour vint où Élena fut favorisée de visions internes, lesquelles avaient pour but de sauver certaines âmes. Par ordre express de Notre-Seigneur, Lelléna ne devra, communiquer ces visions qu'à son Directeur ou à son évêque.

La Révérende Mère Abbesse, jusqu'alors dépositaire des secrets de cette âme, devra, de ce fait, les ignorer. A partir de ce moment, il s'en suit un refroidissement combien douloureux, entre la Révérende Mère et la jeune voyante obéissant à l'ordre divin.

Telle fut la cause initiale de ce changement d'attitude, si poignant pour le cœur si sensible et si délicat de  la pauvre petite victime du Bon Maître laquelle était remplie d'affection véritablement toute filiale, à l'endroit de Madame l'Abbesse.

Mais le démon de la jalousie et de la zizanie était là, qui guettait le moment favorable, pour jouer son rôle mensonger et troubler la paix monastique. Il s'infiltre insidieusement dans l'esprit de la Révérende Mère Abbesse et lui suggère qu'il est dans l'intérêt de sa communauté autant que dans celui de la jeune fille, de chercher à mettre un terme à se visions, en la rendant à sa famille. Lelléna n'est encore liée au monastère par aucun vœu ; nombreuses ainsi sont les religieuses déjà séparées de l'Abbaye.

Sollicitée de la façon la plus pressante par le monstre infernal, elle va donc licencier la pauvre et innocente victime, et la rendre à son humble vie des champs...

Essayer de dépeindre la douleur de l'enfant privilégiée de la Mère de Dieu, serait chose impossible ! « Celui qui souffre pour l'amour de Dieu, s'approche de Dieu lui-même » dit Saint Jean de la Croix. Le « Fiat volontés tua », que Lelléna prononcera à chaque choc blessant infiniment son cœur, sera pour lé Divin Maître, comme un encens offert à sa gloire.

Pour enrichir davantage l'âme de sa fiancée, Jésus permettra que cette agonie morale se prolonge encore quelques mois, car l'Évêque aussi bien que le Directeur, exigera un délai à l'accomplissement de la décision prise.

Notre petite fleur du maquis s’étiolera sous le souffle de cette horrible tempête ; elle sera comme une terre desséchée, privée de la fraîcheur des eaux de la grâce sensible, et ne connaîtra plus que les durs combats contre l’enfer déchaîné sur sa personne...

Un jour, occupée à son emploi au réfectoire, des mains invisibles renversent, d’un seul coup par terre tous les couverts, et sur un signe de croix que fait Lelléna, ils sont remis en place avec la même dextérité. Mais le seau d’eau qu’elle tient en sa main, on le lui renverse, elle doit aller en chercher un autre...

La lutte contre les esprits des ténèbres sera longue, mais en cela encore, comme pour tout le reste, Jésus sera glorifié, car cette frêle créature tiendra tête à Lucifer, à l'instar de son Divin Sauveur. Le « Vade retro Satana » le mettra vite en fuite, mais pour revenir bientôt livrer un nouveau combat à celle qui lui est si redoutable. N'est-elle pas la privilégiée de la Vierge Immaculée !

Le sage et prudent le Directeur, ne sera pas sans partager l'épreuve de sa dirigée, car il est tenu au secret par ses fonctions sacrées, silence des plus méritoires dans la circonstance présente. Il demande au Seigneur, de lui donner un signe quelconque, lui prouvant qu'il ne se trompe pas dans la ligne de conduite qu'il trace à cette âme privilégiée.

La réponse du ciel ne se fait pas attendre : des effluves d'un parfum céleste, s'exhalent du corps de sa fille spirituelle, d'une pureté « quasi angélique », lorsqu'il l'interroge et paraissent attester la présence de Dieu en elle. Ce parfum délicieux se fera fréquemment sentir désormais, à bon nombre de personnes, émerveillées de ce phénomène, qui les ravit.

Pour rassurer encore le Directeur, Dieu permet le fait suivant 

Le vendredi 9 février 1906, Elena fait un singulier rêve que voici : Elle se voit  transportée dans une grande ville d'Italie, Vicennal, dont elle entend le nom pour la première fois. Elle visite une grande église fort belle, dédiée à la Très Sainte Vierge, sous le vocable de Notre Dame de Monte Berio, nom qu'elle n'a jamais également entendu prononcer, mais qu'elle retient parfaitement.

Dans cette église, qu'elle a longuement admirée, elle a été surtout frappée par la statue de la Sainte Vierge et en fait toute la description ; ensuite, ce qui a le plus retenu son attention, ajoute la narratrice, ce sont les tableaux représentant les miracles opérés en ce lieu, par l'intercession de la Sainte Vierge, Elena raconte en détails les faits s'y rapportant.

Le directeur, qui avait exigé d’Elena, le récit complet de ce qu'elle appelle un rêve, intrigué de la chose, essaye de se rendre compte de la véracité du fait exposé par cette dernière. Il consulte donc un dictionnaire italien et est fort surpris d'y rencontrer, à la suite du nom Vicennal, une note indiquant que se trouve dans cette ville un sanctuaire nommé Notre Dame de Monte Berico, desservi par des religieuses de l'Ordre des Servites...

Poursuivant ses recherche jusqu'au bout, il se met en devoir d'écrire au Supérieur du Sanctuaire, lui faisant part du rêve singulier de sa pénitente, et le prie de bien vouloir lui faire connaître ce qu'il pourrait y avoir d'exact dan sel récit qu'elle lui a exposé.

La réponse ne se fait pas attendre, qui constate la « rigoureuse exactitude » de la description qui lui a été faite dudit Sanctuaire et de nombreux miracles que la Très Sainte Vierge y a opérés. Et, pour l'en bien convaincre, on lui envoie une petite brochure, contenant l'historique du Pèlerinage, à laquelle on joint plusieurs médailles, frappées à l'effigie de cette Vierge miraculeuse.

Ce que l'humble Lelléna avait appelé un rêve, était donc en réalité un état de bilocation.

Un peu plus tard, nous verrons Lelléna offrir à un jeune homme de religion juive, l'une de ces médailles qu'il acceptera, non par croyance, mais par gracieuseté. A quelque temps de là, ce même jeune homme, travaillé par la grâce, embrassera le catholicisme, et qui plus est, se fera religieux bénédictin.

En dépit des supplications incessantes que Lelléna adresse au Ciel, en vue de marcher désormais par le chemin battu de la vie ordinaire et échapper ainsi aux yeux inquiets de son entourage ; le Seigneur en décide autrement, et il lui faudra voir souvent s'accomplir la parole que sa Mère du Ciel lui fit entendre: « Tu seras calomniée. »

Elle l'est en effet, fréquemment au cours dès son existence, mais elle gardera le silence, à l'instar de l'Agneau Divin ! Dans une vision, qui lui est un enseignement, Il l'appelle à communier à l'Autel des victimes.

Voici en quelles circonstances : Elle s'est couchée vers 9 heures et s'est endormie. Elle voit des flammes tranquilles, s'échapper de l'église abbatiale, et s'y trouve tout à coup, ne sachant comment elle y a été amenée. Elle contemple l'autel et au-dessus du Ciboire, une Hostie d'où s'échappent des rayons lumineux.

Un tapis d'un vert magnifique, semblable à un parterre de mousse, part de l'autel et s'étend jusqu'à la grille de Communion. Les deux côtés de ce tapis sont garnis de bouquets de violettes, reliés par des faveurs blanches, partant de la grille où se lelléna se tient. Elle voit une gloire qui de l'autel s'élève vers Notre-Seigneur, et le parfum exquis s'exhalant des violettes, monter vers lui et le glorifier par la vertu d'humilité, leur emblème.

A cet autel Lelléna, reçoit la Sainte Communion d'une façon mystérieuse, goûte la suavité des Saintes Espèces, et comprend qu'elle se trouve à l’Autel des Victimes.

5 heures sonnent, elle se réveille, se voit dans sa stalle au chœur, ne comprend pas comment elle s'y trouve...


Le départ.

 

L'heure de la consommation du grand sacrifice est venue. Il faut à la chère victime, quitter les murs sacrés auxquels elle eut souhaité être à jamais rivée par la profession religieuse.

Que de regrets amers elle emporte avec elle ! Regrets unanimes, tant de la part des élèves du Pensionnat, que de celles de ses compagnes en religion, qui ont su apprécier cette vertu modeste, mais combien solide et profonde, qui s'ignore elle-même. Celles-là espèrent le revoir un jour parmi elles, et font des vœux ardents à cet effet.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.