Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

La conversion d'une juive...

C’est dans ce cadre de vie rustique, que vont se produire des visions, au cours desquelles s’opéreront des faits vraiment extraordinaires par lesquels Dieu parlera.

En 1906, pendant l'hiver, je ne me rappelle plus la date exacte, 20 février il me semble, je soignais ma tante Marguerite Graziani à Progliolo. L'heure de mon repos étant venue, je me suis mise en prière auprès du lit.

Me suis-je endormie ? Je l'ignore. Je me suis vue transportée dans une ville qui m'était inconnue, puis dans une chambre où il y avait une jeune fille qui se tordait sur son lit, dans des convulsions diaboliques, occasionnées par 7 démons, je ne les voyais pas, mais j'avais la connaissance de ce fait. Le lit était à main gauche de la porte. À main droite, dans un angle de la chambre, nous apparut notre Glorieux Saint Benoît, dans un nimbe de clarté. Il me fit signe d'avancer vers lui, et me donna une belle médaille ovale, de la dimension d'un œuf.

 

Notre-Dame-du Mont - Marseille

Je compris que son intention était que je la misse sous le coussin de la jeune fille, ce que je fis. La jeune fille, qui avait tout vu, fut immédiatement délivrée de l'influence diabolique.

Tout à coup, je me suis retrouvée dans la chambre de ma tante, agenouillée au pied de mon lit, et me suis couchée, croyant m'être endormie en priant, et avoir fait un rêve.

Peu de temps après avoir fait ce rêve, j'ai été obligée d'aller à Marseille, pour une affaire concernant deux de mes frères : Toussaint et Jean-Martin, ceux-ci avaient été placés à l'insu de leur mère, qui en était au désespoir, dans un orphelinat d'enfants abandonnés ! (La Sainte Vierge avait fait savoir à Lelléna, durant sa 18ème apparition, qu'elle aurait à aller les chercher, au milieu de mille difficultés, mais qu'elle réussirait dans ses démarches : ce qui se produisit en effet).

Avant de partir, je suis allée passer deux jours à la chère Abbaye d'Erbalunga, et là, j'ai raconté mon rêve à mon Directeur, Monsieur Susini.

Arrivée à Marseille, le 5 avril 1906, le soir même, accompagnée de ma tante Lila Parsi, et de ma sœur Mathilde, nous sommes entrées à l'église de Notre dame du Mont. Nous approchant du confessionnal, où nous voulions nous confesser, j'en vis sortir une jeune fille qui tout à coup me regardant se jeta dans mes bras et me serra convulsivement sur son sein. Je reconnus celle de mon rêve ; elle me reconnut comme m'ayant vue une fois auprès de son lit de souffrances et me dit qu'elle demandait sans cesse, depuis ce jour, la grâce de me voir. Elle venait de parler à son confesseur, de ce désir, et immédiatement, elle rentre au confessionnal, lui fait part de notre entrevue. Après elle, je me suis confessée à ce prêtre qui me fit raconter ce rêve.

Ensuite, en quittant l'église avec Mademoiselle A.S. et ma tante, cette demoiselle m'a montré la médaille de Saint Benoît qu'elle m'avait vue mettre sous son oreiller ; j'ai reconnu cette médaille. Après m'avoir accompagnée jusque chez ma tante, Mademoiselle A.S. est rentrée chez elle, dans sa calèche.

Pendant quinze jours, elle m'envoyait chercher tous les jours par sa femme de chambre, en voiture, et je restais chez elle où nous fîmes ensemble une retraite, sous la direction du prêtre, auprès duquel nous nous étions rencontrées. Je ne me rappelle plus son nom, mais c'était un religieux sous le costume de prêtre.

Pendant 15 jours, elle me raconta sa conversion, sa guérison, son baptême par ce religieux (elle était juive) et sa résolution d'entrer dans la vie bénédictine. Elle me confia qu'elle avait été, avant cette maladie, très mondaine. Elle m'a dit aussi qu'elle n'avait plus de mère, qu'elle possédait encore son père et un frère. Je ne vis pas son père, car nos entretiens se passaient à son insu.

Après ces 15 jours, le 16 mai 1906, elle me dit adieu, quittant la France, pour aller s'enfermer « dans un couvent en Belgique » et d'un commun accord, nous avons fait le sacrifice de ne jamais nous écrire « laissant à Dieu, le soin de faire connaître en son heure, les merveilles de grâces qu'Il avait accomplies en cette affaire ».

Depuis cette époque, je n'ai jamais su le nom du couvent où Mademoiselle A.S. habite ; mais le Bon Dieu a eu pour agréable notre sacrifice, et l'a récompensé, en permettant que nous nous voyons de temps à autre (par don de bilocation, nous en parlerons plus loin).

Lelléna après des souffrances affreuses, a su dans une vision qu'elle a eue à la chapelle de Lavasina, quelques mois après cette rencontre, que toutes les démarches qui seraient faites « pour trouver les traces de mademoiselle A.S. seraient vaines, que nul n'en aurait souvenir, et Notre Seigneur a ajouté qu'Il se réservait de faire connaître cet événement en son heure, et pour l'émerveillement de tous ! »

Le confesseur de Mademoiselle A.S. a déclaré à Lelléna, que cette jeune fille avait eu une vision tout à fait conforme à la sienne ; puis, il a ajouté, qu'au moment de leur commune vision « il recevait lui-même, une inspiration du Ciel de se rendre chez Mademoiselle A.S. dont la maison n'avait jamais reçu la visite d'un prêtre catholique, car toute la famille était juive ». Il hésitait, mais songeant aux détails connus par l'inspiratrice, il ne résista plus: il demanda Mademoiselle A.S. comme il en avait reçu l'ordre d'En-Haut. Le père de la jeune personne, consulté, n'objectera rien, car il ne refusait jamais  rien à sa fille.

L'entrevue eu donc lieu, on s'ouvrit de par et d'autre ; on traita la question du baptême. On choisit une pauvre femme, pour marraine. La famille consentit, mais n'assista pas à la cérémonie (tout devait être secret).

Le religieux, qui servit d'instrument à la Divine Providence, dans la conversion de la jeune fille juive, traqué par la loi de la Séparation, quitta la Fiance. Il est aujourd'hui décédé, emportant dans la tombe le secret de sa coopération à ce fait miraculeux, Dieu le voulait ainsi (il convertit également au catholicisme, le frère et le père de la jeune fille).

La jeune personne dit à Lelléna que, lors de la vision, en voyant arriver notre chère petite sœur, elle (la juive) s'est trouvée en proie à une violente agitation ; elle vit Lelléna se mettre à genoux, mais ne remarqua pas le geste que celle-ci fit en glissant la médaille sous le coussin du lit. 

Une fois calmée, la jeune fille vit Saint-Benoît planer au-dessus d'elles deux, et comprit qu'elle se faisait illusion, en croyant ne point aller à l'abîme, avec le genre de vie qu'elle menait... Elle remarque alors que Lelléna lui passait au cou, la médaille de Saint Benoît. A ce moment, le Grand Patriarche les a bénies ensemble, et tout a disparu ! (de nombreux détails très suggestifs ont été recueillis sur toute cette affaire).

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.