Il était environ 3 heures de l’après-midi, ce vendredi 27 juillet 1928.
Le sacrifice était donc consommé...
Jésus venait de rappeler à lui son épouse fidèle, sa victime choisie qui, le 28 juin précédent avait confié à un prêtre en qui elle avait à bon droit, donné sa confiance, qu’elle s’était offerte en victime, pour la sanctification du Clergé !
La première grande émotion passée, nous récitâmes le De Profondis, et continuâmes à prier silencieusement à travers nos larmes, pour le repos éternel de celle à qui, nous en avons la douce confiance, la Très Sainte Vierge Marie, dut ouvrir tout grands ses bras maternels…
N’était-ce pas à cette angélique créature, Madeleine Parsi, à qui la divine Mère de Dieu fit, un jour, à Campitello, cette touchante déclaration « Au Ciel, je te rendrai heureuse ».
La terre venait de rendre ainsi à son Créateur, le trésor qu’il lui avait prêté. Fiat !
Tandis que la Rde Mère se rend à l’Administration des Pompes funèbres, pour y traiter la douloureuse question du transfert des restes de la bien-aimée, disparue, la sœur Infirmière, aidée de Madame Bagnoli, procède à la toilette mortuaire de la chère novice que l’on revêt de son Habit Religieux Bénédictin.
À son retour, elle trouve sa chère enfant, étendue sur son lit, sa Croix et son chapelet enroulé entre ses doigts. Son visage reflète la plus profonde paix, mais les traits de la chère victime, accusent les souffrances inouïes qu’elle a endurées avec une patience admirable.
La vie de cette créature privilégiée avait toujours été celle d’une Vierge martyre, dont Dieu seul avait été l’unique témoin, tant elle avait apporté de soin à dissimuler ses douleurs corporelles, pour ainsi dire incessantes, comme elle avait caché les dons admirables, dont le ciel l’avait gratifiée dès sa plus tendre enfance, jusqu’à son trépas…
Sœur Banette, son infirmière qui, au cours de l’opération subie par Sœur Marie-Catherine s’était aperçue que Lelléna avait une grande Croix imprimée sur sa poitrine, demanda, après le décès de la novice à la Rde Mère, l’autorisation de la faire voir à certaines de ses sœurs en religion.
La permission ayant été octroyée, le fait fut constaté par bon de nombre des Religieuses de l’Hôtel-Dieu, voire même par l’un des Aumôniers de l’établissement, qui en avait exprimé le désir.
Ce digne ecclésiastique, se prêta volontiers à dresser un certificat du fait à la Rde Mère Prieure.
En voici la copie : « Je soussigné, Abbé Jean-Baptiste Daurelle, aumônier de l’Hôtel-Dieu de Lyon, déclare et affirme avoir vu sur la poitrine de sœur Madeleine Parsi, du côté du cœur, une croix nettement visible, pendant qu’elle était exposée à la chapelle après sa mort, à une heure de l’après-midi le 29 juillet 1928 » Signé:J.B.Daurelle. - Cachet de l’Hôtel-Dieu