La journée du dimanche 29, ressemble à la précédente. Même affluence de visites autour du cercueil, même ferveur dans la prière, mêmes touchantes marques de confiance en la puissance d’intercession de celle que l’on regardait à bon droit, comme l’élue du Seigneur.
Vers 5 heures du soir, Monsieur l’Administrateur des Pompes Funèbres accompagné de ses aides, apporta le cercueil de chêne, destiné à transporter en Corse, à Campitello, les restes mortels de la petite exilée.
La chère novice fut déposée dans la bière, avec un respect qui impressionna la nombreuse assistance et l’édifia profondément. Monsieur l’Administrateur, lui-même agenouillé humblement près du corps virginal de notre bien-aimée compagne, pria longtemps avec grand recueillement, baisa le cercueil et se retira, saisi d’une émotion visible, qui n’échappa à personne. Il y avait là, une impression planant sur les âmes et les entraînant vers l’Au-Delà.
Avant de clore le cercueil, la Rde Mère Prieure déposa sur la poitrine de sa bien-aimée Fille un cœur en cuivre doré, de dix centimètres de longueur, suspendu à un cordonnet de soie blanche.
Sur ce cœur est gravée cette inscription :
« Ci-gît le corps de Madeleine Parsi, en religion, Sœur Marie-Catherine d’Alexandrie, décédée à l’Hôtel-Dieu de Lyon, le vendredi 27 Juillet 1928, à 15 heures du soir. De profundis »
En soulevant le corps de la défunte, pour bien fixer sur la poitrine la plaque de cuivre, attestant le jour et l’heure de son trépas, la Rde Mère Prieure s’aperçut qu’il avait conservé totalement toute sa souplesse, absolument comme au premier jour. Les traits de l’angélique novice, qui accusaient une béatitude parfaite, ne s’étaient nullement altérés, et son corps, en dépit de la chaleur excessive de la saison, n’exhalait aucune odeur fétide.
Chose étonnante, ce fut à ce moment précis que Sœur Marie-Catherine ferma d’elle-même les yeux, alors qu’après son décès, sa sœur Mathilde Bagnoli, essaya plusieurs fois, mais toujours en vain de les clore. Cette constatation fut faite par les religieuses présentes à la mise en bière dans son cercueil de chêne. La même constatation fut faite également, par la Rde Mère Prieure et Madame Bagnoli.
Une grande croix de cuivre, d’environ 25 centimètres, attenante à la bière recouvre les restes vénérés de celle qui, toute sa vie, avait si courageusement, si héroïquement porté la croix à la suite du Sauveur crucifié.
La douloureuse cérémonie terminée, la Mère Prieure, Madame Bagnoli et nombre de personnes demeurèrent à prier, auprès de la chère disparue.
Le lendemain, lundi 30 juillet, vers 7 heures et demi, Monsieur l’Aumônier de l’établissement chanta l’absoute, après quoi, notre chère sœur fut transportée à la gare de Perrache et dirigée vers Marseille.
Le paquebot « Général Bonaparte » en partance le lendemain pour Bastia, reçut le précieux dépôt…