Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Entrée en religion...

L'heure est venue, où Lelléna va disparaître de la scène des Apparitions pour rentrer sous les auspices de la vie religieuse, plus entièrement dans le rôle de victime, auquel elle a été appelée dès sa plus tendre enfance.

Son âme aspire à goûter dans la solitude du cloître cœur à cœur avec Jésus de sa communion Marie, sa Divine Mère, l’arrachant à la contemplation des rochers bénis, où tant de fois, elle s’est enivrée des délices de sa présence, l’appelle, sous la conduite de Saint Benoît, depuis longtemps déjà son protecteur.

 

Le monastère d’Erbalunga se réjouit et s’honore de la recevoir dans son sein. La jeune fille dit donc adieu à ses heureuses compagnes, qui jouiront encore de la faveur des visites de la Vierges bénie, et ce sera l’un d’elles, Ursule Arrighi, qui remplira le rôle de mandataire de ses ordres divins.

Le jour du départ tant désiré est enfin arrivé....

C'est le 21 décembre 1900 que conduite par sa généreuse mère dont le cœur saigne cruellement que Lelléna munie de son humble trousseau que lui offre la charité, entre à l'abbaye. Où elle est attendue avec impatience et accueillie avec enthousiasme. Là, on a foi aux apparitions, et l’on espère recevoir de la Très Sainte Vierge, un surcroît de grâces par l’intermédiaire de cette enfant privilégiée.

Bientôt, malgré son jeune âge, elle n’a pas encore 15 ans, on l’emploie aux besoins matériels du Pensionnat et à de nombreuses occupations dans la Communauté. Elle s’y livre modestement et de tout son cœur.

Mais à peine quelques jours se sont- ils écoulés depuis son arrivée au couvent, que son Ange gardien lui apparaît de nouveau, et lui annonce qu'elle doit revoir encore une 18ème fois à Campitello sa divine Mère, et qu'elle doit faire connaître ce message à la Rde Mère Abbesse.

Le Monastère d'Erbalunga - Commune de Brando - Haute-Corse

La jeune postulante qui croyait n’avoir plus à franchir les murs de l’Abbaye, est surprise de ce commandement, mais obéissante à son céleste Protecteur, elle se rend auprès de la Révérende Mère qui, rien qu’en l’apercevant, devine sur ses traits illuminés des reflets du Ciel, qu’une communication divine va lui être faite...

Celle-ci écoute en silence, retenant, par mesure de prudence, le sentiment d’admiration et de respect qu’elle éprouve et répond à l’envoyée qu’elle verra ce qu’elle aura à faire...

Un mois s’écoule depuis cette communication d’En-Haut. La jeune postulante ne manifeste aucune impatience et attend en silence, avec une parfaite docilité, l’ordre qui lui permettra d’accomplir le message divin.

Le 25 Février 1900, l'ordre est donné de partir à  Campitello. L’heureuse enfant est accompagnée dans son voyage par Sœur Geneviève, qui servira de témoin au dessein de la Très Sainte Vierge.

Chemin faisant, les deux pèlerines, pour obéir à la Révérende Mère Abbesse, devront réciter 15 rosaires de trois chapelets, et gravir nu-pieds et en silence, les arides sentiers de la Costera, jusqu'au lieu des Apparitions. Le voyage est effectué sans échanger une parole.

De ces quinze rosaires, il ne reste plus que le dernier, lorsqu'elles arrivent aux rochers bénis, Lelléna après avoir baisé la croix, s'agenouille au-dessus du rocher à dos d'âne, et commence aussitôt son dernier rosaire.

Autour d'elle, la foule curieuse et émus, se serre

Des étrangers qui ne la connaissaient uniquement que de réputation, s’écrient en la voyant : « Celle-ci à l’air d’une vrai Bernadette. On ne peut nier qu’elle ait vu. Le regard de Dieu s’est posé sur ses traits ».

La sainte Vierge qui ne s'était pas montrée depuis quelques jours, se présente au deuxième chapelet à Ursule, à Contesse, Perpétue, Rose et Lucie, qui entrent simultanément en extase au pied du figuier, sur lequel l'Apparition rayonne de toute la splendeur de sa gloire.

Lelléna est impassible, elle continue à prier.

Tout à coup, une beauté suave, angélique se dégage de toute sa personne: elle a les bras en croix. La Reine du Ciel, toute rayonnante de grâce et de douceur, se montre enfin, à ses yeux ravis, qui deviennent alors étrangement fixes. Ses traits se tendent, ses lèvres ne remuent plus, des larmes brillent au bord de ses paupières : « Elle est en extase ! »

Soudain, elle se lève, court, vole, passe par-dessus les ronces et les roches sans trébucher aucunement, franchit la distance qui la sépare du grand rocher, fait une profonde révérence et s'agenouille au milieu des autres voyantes extatiques, tandis que la foule chante les litanies et le Magnificat.

Pendant ce chant de l'humilité reconnaissante, la Vierge serrant contre son sein l'Enfant Jésus, bénit et disparaît. Les voyants sont revenus à l'état naturel. L'assistance entière manifeste le désir d'entendre parler Lelléna. Celle-ci, tout simplement, satisfait la foule.

« La Sainte Vierge dit-elle, était vêtue de blanc, son manteau était de couleur azurée, sa couronne faite de trois étoiles, celle du milieu plus grande et plus brillante que les deux autres. Elle portait l'Enfant Jésus. Dans ses doigts, elle avait un chapelet, dont la croix était d'or, ses pieds reposaient sur des nuages éclatants, sur un Autel brûlaient partout des cierges. Elle m'a fait signe d'approcher. Elle a béni et a disparu dans le ciel ».

Là par humilité s'arrête son récit. Mais nous savons d'une manière certaine, que la Sainte Vierge lui confia un secret qu'elle emportera dans la tombe, lui révéla des choses à venir, et l'avertit qu'elle serait calomniée.

Le lendemain 26 février, on retourne nombreux au champ. Ursule est seule à voir la Sainte Vierge ; elle ordonne la procession. Lelléna, à laquelle elle remet la croix, marche la première, et sur le signal de la voyante, traverse l'enclos Casciana; à Fontanicchia, on s'arrête.

Ursule appuie la croix de la procession, contre celle qui s'élève à cet endroit. Elle s'agenouille, les regards fixés sur la croix, contemple la Vierge, aux pieds de laquelle se déroule une large banderole portant en grosses lettres une belle inscription ; elle demande à écrire. On lui donne une petite feuille, qu'on détache d'un carnet de poche, et un crayon. Sans détourner les yeux de l'inscription, elle appuie le papier contre les parois de la Croix et, sans hésiter, écrit très lisiblement :

 

« Je suis l'Immaculée Conception,

  Je suis venue pour empêcher mon divin fils

  De punir le monde

  Priez, priez pauvres pêcheurs,

  Priez, priez. »

 

Ensuite, elle remet son écrit à sœur Geneviève, en lui faisant signe de l'emporter. C'était précisément « la réponse » au signe demandé à la Très Sainte Vierge secrètement, par la Révérende Mère Abbesse d'Erbalunga !

Celle-ci la reçut avec un immense bonheur et ne tarda pas à la remettre au Curé de Campitello, qui la confia à M. le Chanoine RICCI, pour être ajoutée au « dossier », que l'autorité ecclésiastique l’a prié de constitué.

De retour à l’Abbaye, Lelléna se montre de plus en plus recueillie et encore plus mûrie, par l’entretien qu’elle vient d’avoir avec sa Mère du Ciel. Cela ne l’empêche pas, toutefois, de vaquer comme de coutume à ses multiples occupations. Elle est tout ensemble, Marthe et Marie.

La situation de l’Abbaye est précaire ; elle a à lutter contre les lois draconiennes du gouvernement à cette époque; Il y a pénurie d’argent.

Lelléna par ses prières, obtient du Ciel, des secours inespérés à Madame l'Abbesse, qui trouve fréquemment dans sa caisse, des sommes dont elle ne peut connaître la provenance.

Vu la grande besogne qui lui incombe journellement, Lelléna a peu de temps pour prier et méditer, mais Notre Seigneur se charge lui-même, de l'instruire et de l'éclairer.

Par de fréquents rêves symboliques, il lui découvre la grandeur, la beauté, la richesse de la perfection religieuse, à laquelle Il la convie. La jeune postulante entre généreusement dans la voie douloureuse que lui a montrée la Très Sainte Vierge en sa 18ème Apparition. Aussi s’offre-t'elle à souffrir corps et âme avec Notre Seigneur, pour le salut du clergé, le soulagement des âmes du Purgatoire, dont quelques unes lui apparaissent et aussi pour sa petite patrie bien-aimée, la Corse.

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.