Corse : Les Apparitions de la Vierge à Campitello
Corse : Les Apparitionsde la Vierge à Campitello

Prise d'habit - 17 mai 1901

Les pensées de Lelléna, son esprit, son cœur se portent sans cesse vers l’heureux jour où il lui sera donné de revêtir le Saint Habit bénédictin.

La Révérende Mère Abbesse, de concert avec la communauté, en a fixé la date, mais l'humble postulante reçoit un avertissement intérieur, que celle-ci n'est point ratifiée par le Ciel, et en même temps, il lui est révélé que le nom qu'elle devra porter en religion, sera celui de Sœur Marie-Catherine d'Alexandrie. L'humble enfant le fait connaître en toute simplicité à la Rde Mère Abbesse.

 

En effet, par suite de circonstances particulières, le Père Abbé Dom Gauthey, de l'Abbaye de Marseille, qui doit présider la cérémonie de vêture, ne peut se rendre à Erbalunga que le 17 mai, le lendemain de la fête de l'Ascension.

Ce jour-là, donc Madeleine Parsi, reçoit les livrées bénédictines, avec le nom de Sœur Marie-Catherine d'Alexandrie, que le ciel avait indiqué.

De nombreux ecclésiastiques (14), rehaussent par leur présence l’éclat de ce beau jour. Dans l’auditoire, on remarque des personnes de la haute société bastiaise, attirées en ce lieu, par la renommée des vertus de l’heureuse privilégiée de l’Auguste Mère de Dieu.

Le révérendissime Père Abbé Mitré des bénédictins de Marseille prononce pour la circonstance une remarquable allocution, véritable régal pour son sélect auditoire, lequel remplit en majeur partie l’église conventuelle.

La liturgie de la Prise d’habit, revêtait encore pour les assistants, au fur et à mesure qu’elle se déroulait, un symbolisme émotionnant.

La jeune postulante, à peine âgée de 16 ans, vêtue de blanc comme une première communiante, captive tous les regards par son extérieur si modeste, si profondément recueilli.

Son visage reflète encore une vision du Ciel, car elle a passé la nuit entière, en prières au pied de son lit, et contemplé dans une longue extase, la Très Sainte Vierge et Sainte Catherine d'Alexandrie. Cette dernière s'est présentée à elle, tenant dans ses mains la roue, instrument de son cruel supplice.

Que s’est-il passé dans ce long entretien cœur à cœur, de la grande Sainte avec sa protégée ? C’est le secret divin; l’aurore seule y a mis un terme.

Sa marraine, une jeune personne du meilleur monde, était à ses côtés; sa mère également. Celle-ci pleurait d’émotion. Celle-là rayonnait de joie.

Tout à coup, elle disparaît par une porte donnant dans la sacristie, et revient devant l’Autel, vêtue, cette fois d’une robe de couleur sombre ? conformément au cérémonial, la Révérende Mère Abbesse assistée de deux religieuses, fait d’un coup de ciseaux, tomber une grosse mèche des cheveux de l’heureuse élue, la coiffe d’un bonnet blanc, lui impose le bandeau, la guimpe et lui épingle enfin le voile blanc, d’une blancheur éclatante. Et maintenant, voici que selon l’usage monastique, le prêtre retire du Saint Tabernacle, l'un des trois noms placés sous le regard du Divin Prisonnier. Son choix est tombé, en présence de tous les spectateurs, sur celui de Sainte Catherine d'Alexandrie !

La prédiction venait de se réaliser.

Mais Sœur Marie-Catherine est prévenue par une voix intérieure, que de douloureux évènements politiques se préparent, et que bientôt, il lui faudra déposer le Saint Habit qu'elle porte avec un bonheur indicible.

Le grand Saint Benoît, ami de son enfance, l'aidera dans sa tâche laborieuse et lui portera secours, maintes fois, par sa paternelle présence, aux heures de tribulations. La Sainte Vierge veille aussi sur elle.

Un certain jour, le 29 du mois de novembre 1901, Sœur Marie Catherine constate, à sa grande stupéfaction, que la provision de pain manque pour le repas !

Les pensionnaires sont prêtes à se rendre au réfectoire... C'est alors qu'elle lève ses yeux suppliants vers sa Mère du Ciel et lui expose son embarras.

D'ailleurs, la Très Sainte Vierge n'a-t-elle pas fait entendre à son enfant, qu'elle serait son aide en tout temps, et laissé tomber de ses lèvres divines, ces paroles énigmatiques : « le 29, tu verras »

Les autres apparitions en France...

La Vierge Marie après avoir au siècle dernier visité en tous sens la France, son royaume de prédilection : Paris d’abord en 1830, La Salette 1846, Lourdes 1858, Pontmain 1871, Pellevoisin 1870, daigna en 1899, tourner ses regards maternels, vers ses régions hors côtes, la Corse, surnommée l’Ile de Beauté.