Les appréciations du Révérend Père Lerond, enquêteur. (Ce dernier, devenu plus tard Dom Marie-Patrice, Abbé mitré de l'Abbaye de Lérins).
Certaines personnes ne s'étant rendues à Campitello, mal instruites des faits qui s'y sont passés, précipitées dans leurs jugements, en parlant d'une façon défavorable et des plus regrettables...
D'autres peu éclairées de leur religion, ayant peine à croire au surnaturel, se montrent hostiles, et se figurent servir la vérité en dénaturant des faits qu'ils n'ont jamais étudiés avec le souci d'y découvrir l'exacte vérité.
Il en résulte des propos des plus fâcheux, des plus déplorables aussi qui ne tardent pas à venir aux oreilles de Lellèna et l'affectent profondément, non pas tant en ce qui la concerne personnellement qu'en ce qui attaque l'honneur de la religion, car elle sait que pour elle-même, ces contradictions voire même « ces calomnies » font partie du lot de souffrances que lui a fait entrevoir sa Mère du Ciel, et sont un gage de ressemblance avec son Divin Fiancé.
Mais ces propos venus de loin, courant et grandissant comme un vent de tempête, ne tardent pas à éveiller les esprits infernaux des Loges maçonniques... Celles-ci, toujours avides de rencontres, matière à leurs exploits diaboliques contre Sainte religion, font une levée de boucliers et vont jusqu'à décréter « une enquête judiciaire ». Quel beau triomphe pour leur cause satanique, s'ils parviennent à démontrer la fausseté de ces apparitions de la Reine du Ciel !
Par contre, quelle humiliation pour ces esprits orgueilleux, si la vérité éclatant dans tout son jour, ils sont confondus ! Et ce sera leur sort, comme il sera relaté plus loin...
La Sainte Eglise, elle, guidée par l'Esprit Divin, procède d'une toute autre manière. Lente dans la Sagesse des jugements qu'elle a à prononcer sur un fait d'une telle conséquence, elle a envoyé en octobre et en novembre 1899, « des enquêteurs sur les lieux mêmes ». Ceux-ci, dignes de toute créance, loin de trouver rien de répréhensible dans les faits qui se sont déroulés au vu et au su de tous, s'en sont déclarés profondément émus et édifiés.
Rome loin de condamner les faits, a seulement prescrit au clergé de garder une attitude neutre jusqu'à ce que le temps, ce grand juge, lui permette de porter sur la question, un jugement définitif.
Mais Satan, l'ennemi acharné de la Vierge Marie, entre vite en campagne pour tâcher de démolir l'ouvrage divin... Il a su trouver un affilié de la loge maçonnique, l'homme d'action qui lui est nécessaire pour ruiner la récolte céleste, avant sa pleine éclosion.
Des correspondances seront interceptées par « le cabinet noir », des documents seront saisis car il y a certainement « supercherie, abus de confiance, trafic de vente d'eau de la source, etc... »
Une descente judiciaire est décrétée, non seulement chez le prêtre vénérable, chargé par l'Évêché d'étudier de près la question de Campitello, mais aussi chez le curé du lieu, et enfin le 25 mars 1908, chez Lelléna Parsi, la principale voyante.
Certaines personnes du pays, qui ont été des témoins, plus ou moins privilégiés de ces faits extraordinaires, devront comparaître à leur tour, devant ces nouvelles assises, et tous ont été unanimes dans leurs déclarations... et pendant « 6 longs mois, ce programme torturant est exécuté ! »
Et pour quel bruyant résultat ? Écoutons : « Les perquisitions à domicile n'ont rien donné ! Les soi-disant bénéfices de Lelléna sont purement imaginaires ; sa maison qu'on disait être de plusieurs étages, se réduit en réalité à 3 misérables chambrettes, louées à un propriétaire du pays, et occupée par elle et les siens. » Ses correspondances sont sans intérêt pour ces messieurs...
Les rapports canoniques saisis chez les deux ecclésiastiques ci-dessus indiqués, sont rendus à leurs auteurs, après vérification, ceci à la date du 22 juillet 1908. La clôture de l'information et l'ordonnance de non-lieu ayant été signée le 9 juillet 1908.
Toute cette tempête infernale se termine comme un feu de paille. Quelle vexation vraiment pour la bande maçonnique... et quel glorieux triomphe pour la cause de la vérité !
Ce n'est pas tout : les principaux acteurs de cette vile comédie, ont été priés de quitter la Corse, après leur piteux échec.
Retenons ces paroles de l'un des enquêteurs. Le Révérend Père Lerond, alors supérieur du Grand Séminaire d'Ajaccio : « Je ne peux comprendre qu'on ait pu attaquer ces faits si merveilleux ! Soit par la voix du journal, soit par de chimériques racontages d'hypnose, de neurasthénie, de supercheries... que l'Autorité n'ignore pas. Qu'on ait parlé sottement de spiritisme, d'hypnose, de neurasthénie, de supercheries... Qu'on ait été si imbécilement de mauvaise foi, alors que des événements si singulièrement prodigieux reposent, charment et emportent l'esprit dans l'esprit dans les plus hautes régions de l'au-delà ! Les témoins, par leur nombre, leur honorabilité, leur âge, leur condition, beaucoup par leur vie antérieure et l'incrédulité qu'ils ont d'abord manifestée, avant de croire, par la manière dont ils ont rendu compte de leurs visions, me semblent défier toute suspicion de supercherie, de charlatanisme, d'hallucination voulue, ce qu'on appelle auto-suggestion. Ils ne défient pas moins toute suspicion d'état maladif, d'hystérie. Ces témoins se comptent par centaines, de divers points de la Corse ».