Récit de Sœur Marie-Catherine à sa mère prieure :
« Depuis plusieurs jours, M. A. M. ne cesse de me dire ce qu’était devenu son beau missel de 1ère Communion et cela afin de mettre un terme à toutes les calomnies répandues par M.X. au sujet de sa disparition. Or cette nuit, j’ai vu M. Ambroise M. qui m’a tenu ce langage : « Le livre n’a pas été volé. Il y a plusieurs mois, M. M. l’a examiné, puis il l’a déposé sur tel rayon de la grande bibliothèque. Vous le trouverz derrière tels livres, il est tombé derrière leur rangée. » Cela dit M. A.M. a disparu.
Sur le désir de Sœur Marie-Catherine, la Rde mère Prieure, instruite par la chère novice de la visite nocturne de M. A.M., se rend à la bibliothèque avec la chère enfant, et Ô merveille ! Le missel était parfaitement à l’endroit indiqué par le défunt… Toutes deux récitent le Magnificat, et cette journée de la Fête de la Très Sainte Trinité, fut un jour de fête pour l’humble novice, songeant à cette union admirable de l’Eglise triomphante avec l’Eglise militante. M. A.M. n’avait-il pas répondu d’une façon touchante, à la prière instante de la Chère Fille du Grand Patriarche Saint Benoît ? »
Le matin de ce 8 décembre, Sœur Marie-Catherine frappe à la porte de la chambre de la Rde Mère Prieure, et toute joyeuse lui annonce qu’elle a vu elle-même, Madame Demagny, monter au Paradis.
Durant la nuit du 18 au 19 janvier 1927, Sœur Gertrude apparaît à Sœur Marie-Catherine et lui annonce « l’arrivée d’un Saint au Château ». Le démon fait grand tapage cette même nuit dans la chambre de Sœur Marie-Catherine. Cette visite déplait sans doute au démon qui en devine les heureuses conséquences pour l’œuvre de Campitello. M. le Chanoine Tuaillon, supérieur du grand Séminaire de Besançon, dont l’arrivée était annoncée depuis longtemps par Mgr Prunel débarque le 19 janvier à Calvi, après avoir essuyé une affreuse tempête et vu son voyage retardé de jour en jour. Arrivé au château de la Costa, où il ignorait la présence des religieuses, il se sent pressé de se donner totalement à l’étude de la question des Apparitions de la Très Sainte Vierge à Campitello, dont il n’avait entendu parler que sommairement. De suite il se sent conquis par la vérité et le surnaturel divin qui ressort de ces faits et se fait discrètement, mais fermement le défenseur de la question, contre ceux qui par ignorance complète des évènements chez les uns ou l’hostilité déclarée chez les autres, nient ouvertement ou secrètement les merveilles admirables opérées par l’Auguste Mère de Dieu, sur ce petit coin de terre ignoré des hommes, mais si resplendissant aux yeux éclairés par la foi et l’amour.
M. le Chanoine quitte le château de la Costa le 22 février, après un mois de repos, et laisse à Belgodère un parfum de grande édification par sa piété, sa prudence, sa profonde humilité, sa parfaite discrétion et ses autres vertus sacerdotales, non seulement à la Costa, mais encore parmi les habitants du village, qui exaltent à l’envie sa haute vertu.
Dans le courant de la nuit du 6 au 7 février, Sœur Gertrude apparaît au château à Sœur Marie-Catherine, et lui recommande comme « pressante et indispensable », la réparation du mur de l’un des côtés de la maison de Panicale. Ce mur fléchissait… chose que l’on ignorait absolument.
Quelques jours après, dans une nouvelle apparition de Sœur Gertrude à Sœur Marie-Catherine, celle-ci aperçoit le mur susdit tout reconstruit à neuf. En effet, Toussaint Parsi, frère de Sœur marie-Catherine venant voir sa mère, depuis Paris, constate de lui-même que le mur s’affaisse et menace de s’écrouler. Un maçon est appelé d’urgence et l’accident redoutable est écarté.
Le soir du 10 au 11 février, vers 10 heures et demie, Sœur Marie-Catherine voit dans sa chambre de la Costa, « une dame qu’elle ne connaît pas », d’une tenue modeste et ayant l’air très triste. Elle ne dit pas son nom à Sœur Marie-Catherine, mais seulement qu’elle se met en marche à pied, ce 11 février, pour accomplir un pèlerinage de pénitence à Campitello. Elle ajoute en regardant Sœur Marie-Catherine : « Nous nous reverrons ! »
Peu après cette entrevue, Sœur Gertrude apparaît à Sœur Marie-Catherine et lui recommande « de se trouver sans faute à Campitello, le 27 février » La Rde Mère prévenue de cette recommandation, envoie Sœur Marie-Catherine à cette date à Campitello. Cette dernière descend ce jour là, 27 février aux Apparitions et y rencontre, versant d’abondantes larmes, la pécheresse qui lui était apparue dans sa chambre à Belgodère, le 11février précédent. Cette personne était en route venant de Porto-Vecchio, à l’insu de sa famille. Elle avait fait 180 kilomètres à pieds, et avait demandé à la Très Sainte Vierge la faveur de revoir Sœur Marie-Catherine, aux prières de laquelle elle croyait devoir sa conversion.
Par discrétion Sœur Marie-Catherine ne demanda pas à cette personne quel était son nom de famille. Toutes deux récitèrent les 15 mystères du Rosaire, et s’entretinrent de la grande miséricorde du Bon Dieu. Elles se séparèrent au Calvaire de la grande route. Sœur Marie-Catherine lui remit une petite offrande pour aider à son retour en train pour Porto-Vecchio. La pèlerine dont le prénom était Marie, embrassa la chère novice, et repartit chez elle, le cœur tout allégé.
En cette nuit du 21 au 22 octobre 1927, Sœur Gertrude apparaît à Sœur Marie-Catherine et lui déclare ce qui suit : « C’est bien la volonté du Bon Dieu que notre Mère Prieure ait quitté Caen. Dites-le lui ». Et Sœur Marie-Catherine de répondre aussitôt : « Mais je le sais, vous me l’avez dit plusieurs fois déjà, et moi-même j’avais vu venir notre Mère en Corse, avec un groupe de religieuses bénédictines, bon nombre d’années avant que ce fait se soit réalisé ! » « Oui, reprit Sœur Gertrude à son tour, mais répétez-le lui encore. » Parlant ensuite de Campitello, elle s’exclama en ces termes : « Oh ! Oui, l’œuvre triomphera, en dépit des contradictions ! Oh ! Quelle belle œuvre ! Il faudra toutefois, encore beaucoup souffrir auparavant… mais, est-ce vraiment une souffrance quand on sait que l’on souffre pour la Gloire de Dieu ? Dites encore à notre Mère, qu’elle ne s’inquiète de rien et qu’elle s’abandonne entièrement à la Volonté Divine. C’est ce qui fait le plus de plaisir au Cœur de Jésus. Il faut se laisser mener par Lui et se rappeler que nous sommes entre ses mains. »
Nous pourrions relater encore bon nombre d’apparitions d’âmes de l’Au-Delà, à la chère sœur Marie-Catherine. Toutefois, nous nous bornons à celles précitées, pensant qu’elles suffisent pour donner une idée assez exacte, de ce qu’étaient ses rapports avec les habitants de l’Autre Monde.